Vous avez été nommé directeur général de la Caisse des Dépôts en juillet 2012. Comment s’est passée cette prise de fonction ?

J’ai mesuré combien cette institution couvrait, par ses activités, de nombreux champs de notre économie. Et de ce fait combien, aujourd’hui, dans la période de mutation économique que nous traversons, son utilité est plus que jamais incontestable… et incontestée.

Sens de l’intérêt général, professionnalisme et engagement sont les trois vertus qui me viennent spontanément à l’esprit pour caractériser notre Groupe et ses collaborateurs, que j’ai découverts dès ma nomination aux fonctions de directeur général.

Quels ont été vos dossiers prioritaires en 2012 ?

L’année 2012 a été une année de transformation car notre Groupe a connu des évolutions sensibles. Ces transformations sont intervenues dans un contexte économique difficile, surmonté grâce à la forte mobilisation de la Caisse des Dépôts et de ses filiales. Dans ce contexte, nous sommes parvenus à résoudre plusieurs dossiers délicats en prenant des décisions structurantes pour l’avenir. Tout d’abord, la Caisse des Dépôts a décidé de prendre le contrôle majoritaire de Transdev et d’affirmer son rôle d’actionnaire de référence de l’entreprise. Cette décision devrait être effective avant l’été 2013, après obtention des avis et autorisations nécessaires. La Caisse des Dépôts donne une nouvelle marque de son engagement, historique, dans le secteur des transports. Transdev va conforter son rôle de partenaire incontournable des collectivités locales, en phase avec les attentes des élus et des citoyens, en termes d’innovation, de performance économique et écologique, de qualité de service public.

En second lieu, nous avons finalisé la résolution du dossier Dexia, qui avait lourdement affecté l’activité et les résultats du groupe Caisse des Dépôts ces dernières années. Pour ne citer qu’un chiffre, Dexia a causé -1,5 Md€ de per te pour le Groupe sur les deux dernières années.

Enfin, le troisième dossier emblématique est la mise en place de la Banque publique d’investissement, bpifrance. Je tiens avant tout à remercier toutes les équipes qui se sont investies pour sa mise en place et tiens aussi à féliciter celles qui ont assuré, malgré une période de transition délicate, la continuité de l’activité de financement des PME. bpifrance est un outil essentiel pour la reconquête de notre compétitivité et pour le soutien de nos entreprises qui contribuent, au premier chef, à la croissance et à l’emploi. La France doit redynamiser son tissu d’entreprises et le groupe Caisse des Dépôts, avec la création de bpifrance, continuera à y prendre toute sa part.

Quel doit être le rôle du groupe Caisse des Dépôts dans cette période économiquement troublée ?

Je le redis, nous traversons une période de mutation économique. J’ai confiance dans notre Groupe qui dispose d’un savoir-faire reconnu non seulement au niveau national mais aussi hors de nos frontières. Cet atout permettra de garder le cap et de traverser la crise actuelle. Même si la Caisse des Dépôts, elle-même contrainte, ne peut pas tout faire, elle doit continuer à renforcer la compétitivité économique des territoires et accompagner les politiques publiques et les élus. Grâce notamment à l’enveloppe de prêts de 20 Md€ destinés aux collectivités locales, elle joue un rôle désormais moteur dans leur financement. Je n’oublie d’ailleurs pas que la Caisse des Dépôts est placée sous l’autorité du Parlement et que nous devons rendre des comptes aux élus.

Nous devons poursuivre dans la voie de l’internationalisation et aider nos filiales dans leur stratégie de développement. En outre, l’Europe connaît une situation difficile mais reste une zone attractive pour les investissements. Les investisseurs souverains des pays émergents représentent une importante capacité de financement. La Caisse des Dépôts est partie prenante des réseaux des investisseurs de long terme, des fonds souverains et des fonds de pension. Elle peut servir de porte d’entrée pour ces investisseurs dans l’économie française.

Quelles sont les perspectives pour le Groupe ?

Au-delà de ces nouveaux outils de financement, nous avons décidé de définir un nouveau cadre stratégique pour le Groupe. Cette décision part du constat énoncé plus haut : notre environnement a profondément changé et nous devons en prendre acte. En outre, les résultats de l’année 2012 montrent qu’il convient d’être vigilants et d’identifier les missions qui nous paraissent essentielles. Plusieurs axes sont à l’étude : le développement de la fonction de tiers de confiance et de gestionnaire de l’épargne, le renforcement de la compétitivité des territoires, le développement international du Groupe, l’approfondissement des enjeux liés à l’évolution de la société : transition écologique, vieillissement, numérique, logement…

Un mot sur les collaboratrices et collaborateurs du Groupe ?

Un mot ne suffirait pas ! Ses femmes et ses hommes sont la principale richesse du Groupe, avec leur compétence et leur savoir-faire. J’ai toute confiance en eux. C’est pour cela que j’ai souhaité que ce rapport d’activité se démarque d’un cadre traditionnel et mette en valeur celles et ceux qui contribuent, chaque jour, au développement de notre économie et à la réussite d’un modèle qui a démontré, cette année encore, sa robustesse. Je tiens à ce que l’on continue, tous ensemble, à avancer dans cette voie qui a permis à notre Groupe d’être classé premier en France des 50 établissements financiers les plus sûrs du monde (1).