cicéron
c'est poincarré
Crédit ©Vjoncheray
Le Club ville et aménagement[1] (Nicolas Ferrand et Marie-Claude Dalibard) reviennent de Stockholm. Là-bas, le Club a réfléchi à de nouveaux sujets d’étude pour l’année suivante.
Un thème revient en boucle : qu’est-ce qu’on aime dans une ville ?
De son côté, l’Institut pour la recherche de la Caisse des Dépôts (Isabelle Laudier et Louis Henry), à l’occasion d’un congrès organisé par l’INTA à Malmö fait un constat : qu’est-ce qui différencie la ville qu’on aime de la ville banalisée ?
Qu’est-ce qui fait que la ville est une « vraie ville ? » Quelques années plus tôt, ce questionnement avait débouché sur un petit texte qui appelait une suite « comment peut-on être suédois ? »
Est-ce que l’addition des cahiers des charges des promoteurs, est-ce qu’un plan d’occupation des sols, aussi bien ficelés soient-ils, font la ville ? Oui mais c’est une ville générique, partout la même.
Le Club vient à la rencontre de l’Institut : il souhaite un soutien pour entreprendre une recherche commune.
L’échange est passionné, de part et d’autre on aboutit aux mêmes constats.
De nouveaux quartiers manquent de caractère basculant vers une uniformisation des formes. La ville ignore l’endroit où elle est bâtie, dissimule sa géographie, évite tous les petits accidents qui font le plaisir de se balader dans une ville qu’on ne connaît pas.
Le défi s’impose : nous travaillerons ensemble sur le concept de ville pas chiante.
On repart, chacun de son côté. Et nous cherchons comment mieux cerner ce que nous voulons dire.
Quels sont les fondamentaux de la ville ?
Le lieu de transmission du savoir, le support des échanges économiques, le lieu des rencontres.
Le comprendre, c’est essentiel pour la Caisse des Dépôts, investisseur ou prêteur de long terme, la garantie financière ultime d’un immeuble ou d’un projet urbain, c’est qu’il soit attractif et que cette attractivité perdure au fil des années.
Le Club organise des groupes de travail, accompagnés par Jean-Luc Charles, lui-même aménageur. D’emblée le titre est adopté, comme une évidence. Il interpelle les aménageurs qui se réunissent en groupes de travail, sous la férule d’Ariella Masboungi.
Comment sortir d’une programmation trop figée, fondée sur les poncifs du marketing territorial ou seulement sur la répétition ?
Comment accueillir les singularités, le transitoire, l’éphémère, redonner sa place à la qualité d’usage, dépasser des labels trop étroits ?
Par quels moyens retrouver l’esprit critique, concret face aux projets ?
Comment rendre attractive une forme de désordre s’inspirer d’une gouvernance agile des espaces ?
Comment entendre François Ascher : « les lieux où l’on sort de chez soi pour faire quelque chose…mais où l’on est invité à faire autre chose et à rencontrer des personnes inattendues » ?
L’architecte Patrick Bouchain nous dit : « l’absence de confiance, la méfiance permanente devant toute initiative et envers ceux qui imaginent, inventent, agissent, prennent à bras le corps la vie et le réel. Là est la cause de l’ennui. »
Alors pourquoi un titre non conventionnel ? Parce que l’interpellation lancée par ce titre à tous les acteurs de la ville a toujours reçu une réponse, éveillé la curiosité, révélé la question que beaucoup d’entre eux se posent.
Leurs réponses sont structurées en 10 défis :
Pari réussi ? à vous de juger ! et tâtonnons ensemble pour ne plus dire : l’urbanisme on n’y comprend rien !
[1] Le Club Ville et aménagement réunit la plupart des grands aménageurs français
Ouvrage produit par le Club « Ville et Aménagement » avec le soutien de l’Institut pour la recherche de la Caisse des Dépôts et l’accompagnement du PUCA (Plan Urbanisme Construction et Architecture), aux éditions du Moniteur.
Alternative à la ville générique
Ariella Masboungi et Antoine Petitjean