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c'est poincarré
Depuis la monétisation du compte personnel de formation (CPF) intervenue début 2019, les salariés du privé ont une meilleure visibilité de leur budget de formation. Ils disposent, en moyenne, de 1 040 € sur leur compte, en intégrant les heures de droit individuel formation (Dif, ancien dispositif de financement de la formation professionnelle qui a été supprimé le 1er janvier 2015) saisies sur le CPF.
Hors heures de Dif reportées sur le CPF, le solde moyen s'établit fin octobre 2019 à 840 €. Le niveau faible de Dif est lié au fait que seulement 16 % des salariés ont déclaré leurs droits Dif sur le CPF. En intégrant une estimation des heures de Dif que les salariés n’ont pas encore déclarées (ils peuvent le faire jusqu’au 31 décembre 2020), près de 2 000 € en moyenne seraient mobilisables. Ce budget permettrait aux salariés de financer une bonne partie des formations aujourd’hui mises à leur disposition sur le CPF. Comme le souligne d’ailleurs une étude de la Dares, en 2018, 63 % des salariés finançaient intégralement leur formation avec les heures du CPF et du Dif (sans abondement, ni autofinancement).
Le coût moyen de l’ensemble des formations suivies en 2018 s’élevait ainsi à 2 400 €. Ce coût de formation varie toutefois fortement en fonction du domaine, de la durée et du caractère diplômant de la formation.
Les formations suivies en 2018 (donc avant la monétisation), sont concentrées sur quelques domaines et sur quelques intitulés au sein de ces domaines. Plus de la moitié des formations suivies appartient à trois domaines de formations : les langues, l’informatique et les transports. Il s’agit de formations en moyenne plus courtes et dont le coût moyen (entre 1 200 € et 2 100 €) est relativement plus faible que celui de l’ensemble des formations proposées. Un quart des dépenses de formation (214 millions d’euros) s’opère sur seulement deux intitulés de formation (les tests de langue BULATS et TOEIC). Les cinq domaines de formation les plus suivis rassemblent 75 % de l’ensemble des dossiers de formation et représentent à eux seuls 55 % de la masse financière totale des dépenses de formation.
Les formations diplômantes sont, elles, généralement plus longues, plus chères, moins suivies, et nécessitent des financements complémentaires. Elles représentent 36 % de la masse financière pour seulement 13 % des formations dispensées. Les formations diplômantes suivies sont concentrées sur les échanges et la gestion, la finance, les ressources humaines, la vente et les transports.
Les coûts de la formation varient également selon les régions. Les coûts moyens des formations en Ile-de-France (qui représente 30 % des formations suivies), sont ainsi en moyenne plus élevés de 38,5 % que ceux observés en province.
Entre 2017 et 2018, le nombre de formations suivies et les dépenses totales de formation ont fortement augmenté, respectivement de 40 % et 51 %. Après un nombre et des dépenses de formations plutôt stables en 2019 par rapport à l’année 2018, l’ouverture de l’application « Mon compte formation » intervenue le 21 novembre 2019 devrait marquer le début d’une nouvelle hausse de la demande de formation. Ainsi, un mois après l’ouverture de l’application, un volume important de demandes de formation est observé (environ 50 000).
Retrouver l’étude complète réalisée par Gladys Bousquet et Laurence Jaumont sur le compte personnel de formation pour les salariés : un retour sur les coûts de formation 2018 via le lien suivant :