Dossier

Emploi des jeunes, le temps des possibles

Réussir l’insertion de tous les jeunes est un véritable défi pour la société française afin d’éviter de laisser une partie de cette jeunesse développer un sentiment d’abandon et de colère.

  • FORMATION
  • ÉDUCATION
  • EMPLOI ET INSERTION

| Le tour de la question

Les jeunes sont l’avenir du pays, certes, mais ils représentent surtout un vrai enjeu de politique publique. Etant donné les différences de revenus, d’accès aux études supérieures, au logement, à l’emploi, l'erreur serait de les voir comme un groupe uniforme. Tous ne sont pas armés de la même façon pour affronter la vie : il faudrait parler des jeunesses et non de la jeunesse. 

 

LA JEUNESSE DE FRANCE

 

 

La France compte 8 millions de 16-25 ans en 2022
Graphique montrant la pyramide des âges en France en 2022

© Insee / Caisse des Dépôts

 

 

Saïd Hammouche, le président fondateur du cabinet de recrutement inclusif Mozaïk RH, est notre Grand témoin.

portrait du président fondateur du cabinet de recrutement Mozaik RH Saïd Hammouche qui promeut la diversité et l'inclusion dans l'accès à l'emploi des jeunes notamment

Voir l'interview

 

 

Une jeunesse plurielle

Les inégalités existant au sein d’une même génération sont nombreuses, dont la principale se situe entre diplômés et non-diplômés. Or, en règle générale, la réussite dans les études est fortement déterminée par l’origine sociale.

Les différences de traitement entre la jeunesse des villes et la jeunesse rurale conduisent elles aussi à des inégalités sociales graves, telles que l'accès à l’éducation supérieure, à la culture, au sport, au numérique et par extension, à l’emploi. Cette jeunesse « périphérique », comme la surnomme Salomé Berlioux dans Les Invisibles de la République (ed. Robert Laffont, 2019), est faite d’opportunités réduites.  Elle représente tout de même un jeune sur deux en France !

Les préjugés liés à l’origine ethnique et géographique ne touchent pas que les adultes. Le rôle des pouvoirs publics est de faire en sorte que tous les jeunes du pays soient armés équitablement pour faire face aux changements en cours dans la société. 38,5% des jeunes de Guyane française n'étaient par exemple ni en emploi, ni scolarisés en 2018.

 

Une jeunesse précaire

La pauvreté des jeunes est un débat qui a émergé depuis la crise sanitaire et les périodes de confinement qui l’ont accompagnée. En plus d’hériter d’une planète polluée, les jeunes ont-ils la vie plus dure financièrement que les générations précédentes ? 

infographie intitulée "Une jeunesse précaire en 2020" représentant : 
	la ressource mensuelle moyenne d’un étudiant : 919 € 
	le budget moyen d’un étudiant en France : 635€ 
dont le loyer est la plus grosse charge : 388€ par mois en moyenne une fois les aides déduites
L’alimentation et les dépenses de vie quotidienne constituent le deuxième poste de dépenses (170 euros), puis viennent les loisirs (72 euros) et les transports (68 euros)
	1,4 million de jeunes en situation de précarité, soit 1 jeune sur 7 
(Sources : Insee, ministère du Travail, Observatoire de la vie étudiante, 2020)

© Caisse des Dépôts

(Sources : Insee, ministère du Travail, Observatoire de la vie étudiante, 2020)

Quand ils n’occupent pas un emploi (précaire la plupart du temps), les jeunes sont souvent dépendants de la solidarité familiale, certains foyers ne pouvant d’ailleurs pas subvenir aux besoins des enfants majeurs. En France, les aides sont très « familiarisées » : les bourses, par exemple, dépendent du revenu des parents, contrairement aux APL (aides personnalisées au logement) et à la prime d’activité, qui peuvent être perçues dès la majorité, indépendamment des parents, quand le RSA n’est percevable qu’à partir de 25 ans. Ce modèle laisse apparaître de grandes disparités en fonction du milieu social. 

 

19 %

des 18-29 ans vivent sous le seuil de pauvreté en France, établi à 1102 € nets par mois (source : Insee)

La part des Neets (« neither in employment nor in education or training ») est plus élevée en France que dans le reste de l’Union européenne. Signe de cette précarisation, les épiceries solidaires de type Agoraé, lancée par la Fédération des Associations Générales Étudiantes (FAGE) il y a dix ans, ont fait le plein.

 

 

Y'a comme un goût d'aigreur chez les jeunes de l'an 2000 

Diam's Boulette
(Hostile/ EMI)

 

UNE INQUIÉTUDE PARTAGÉE

 

Vu le contexte social, international et économique actuel, pas étonnant que nos jeunes soient anxieux ! Normalement, comme le disait Rimbaud : « On n’est pas sérieux quand on a 17 ans... » Aujourd’hui, si. Dans l’Hexagone, près de la moitié des jeunes suivis par une mission locale étaient inquiets pour leur avenir et beaucoup disent avoir perdu confiance en eux à la suite de la crise sanitaire, d'après le baromètre de l’Union nationale des missions locales.

Par extension, cette tranche d’âge n’a en général pas confiance dans les institutions. Les jeunes de 18 à 29 ans, en particulier les plus vulnérables, sont la catégorie de population qui vote le moins aux élections. 

Cette désaffection pour la politique et le politique soulève des inquiétudes quant à l’avenir même de notre démocratie… même s’ils agissent différemment, comme à travers les manifestations pour le climat #FridayForFuture. Beaucoup s’engagent aussi bénévolement dans des associations ou effectuent un Service Civique, acquérant ainsi des compétences qui pourront leur être utiles dans leur vie professionnelle.

Depuis 2010, plus de 500 000 jeunes de 16 à 25 ans* ont ainsi effectué une mission de Service Civique, avec à cœur la défense de l’intérêt général car les missions de solidarité auprès des seniors, de continuité éducative ou encore d'aide aux plus démunis profitent aux personnes en situation de fragilité.

* jusqu'à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap

jeunes manifestants lors de la manifestation pour le climat Friday for Future

© Nastasia Froloff / Adobe Stock

La moitié des jeunes de 16-25 ans dans le monde souffre « d’éco-anxiété », ce phénomène d’inquiétude extrême lié aux conséquences du réchauffement climatique (sondage de l’institut Kantar auprès de 10 000 jeunes de dix pays en septembre 2021)

« Génération bamboche » ?

Bien que moins atteinte par l’épidémie de Covid-19 d’un point de vue sanitaire, la jeunesse a été lourdement impactée par ses conséquences sociales et économiques. Études interrompues ou menacées, diplômes dévalués, vie sociale anéantie : l’expression « génération Covid » résume le mal-être des jeunes adultes depuis deux ans, empêchés de vivre et de s’épanouir normalement en raison de la pandémie. Leur parcours d’émancipation et d’autonomisation a été fortement ralenti. 

Lire l’enquête flash sur les impacts du confinement et de la crise sanitaire sur la jeunesse réalisée en septembre 2020 par Territoires Conseils, un service de la Banque des Territoires, et l’Assemblée des Communautés de France.

Nombre d’étudiants, privés de cours en présentiel, ont été laissés à l’état d’abandon, notamment sur le plan psychologique. Ce sont eux qui déclarent avoir le plus souffert du sentiment d’isolement pendant le confinement du printemps 2020. La Fondation CNP Assurances (qui fait partie du groupe Caisse des Dépôts) est ainsi engagée auprès de la FAGE pour réduire les inégalités d’accès à la santé. Au cœur de la crise, la Fondation a d’ailleurs voté une rallonge exceptionnelle de 50 000€ pour que soit déployé le « plan d’action santé mentale 2021 » de la FAGE, destiné à apporter un soutien psychologique aux étudiants fragilisés par la crise sanitaire.

J’avais 20 ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie.

 

Paul Nizan, Aden Arabie

étudiante masquée vue depuis le hublot d'une salle de classe dans un amphithéâtre de faculté

© David Cesbron / REA

Près d’un étudiant sur trois a présenté les signes d’une détresse psychologique pendant la crise sanitaire.

LE PROBLÈME CENTRAL DE L’EMPLOI

 

Ce que veulent les jeunes, notamment ceux qui font des études supérieures longues, c’est trouver un « bon travail », surtout qui a du sens. Or, ce n’est pas chose aisée car quand le marché de l’emploi se rétracte, les derniers embauchés (donc, très souvent, les plus jeunes) représentent la variable d’ajustement. 

Une scolarité qui ne débouche pas toujours sur un emploi
	700 000 jeunes achèvent leur formation initiale chaque année
110 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans aucune qualification
	En 2019, parmi les jeunes sortis de formation initiale depuis un à quatre ans, 70% sont en emploi, 14% au chômage et 17% sont inactifs
	2,95 millions d’étudiants, y compris BTS en apprentissage, étaient inscrits dans l’enseignement supérieur à la rentrée 2021

Source : ministère de l’Éducation nationale

© Caisse des Dépôts

Source : ministère de l’Éducation nationale

Avec la multiplication du nombre de diplômés, le phénomène de déclassement progresse (quand un bac +5 accepte un emploi de bac +3, et ainsi de suite). Au bout du compte, ce sont les plus précaires qui restent sans solution. D’où la nécessité de proposer des dispositifs destinés à la jeunesse, afin de « ne laisser personne au bord de la route », comme l’avait promis le président Sarkozy en 2010.

Le 1er mars 2022 a ainsi été lancé le Contrat d’engagement jeune, un dispositif gouvernemental d’aide aux moins de 26 ans peu qualifiés qui a pour objectif de toucher 400 000 bénéficiaires en 2022. Il s’agit d’un accompagnement intensif vers l’emploi par les missions locales ou Pôle emploi sur 12 à 18 mois et le versement d’une allocation jusqu’à 500€ le cas échéant. Cette garantie, liée au plan « 1 jeune, 1 solution », repose sur un accompagnement global (emploi, mobilité, accès au logement, à la culture, au sport) et implique l'ensemble des collectivités. 

Des jobs étudiants détruits pendant la crise

 

%

des 15-24 ans ayant un emploi avant le confinement de 2020 l’ont perdu pendant (source : Insee)

 

Une situation prévisible, les jeunes étant la plupart du temps embauchés en contrats courts et les secteurs pourvoyeurs d’emploi, comme la restauration, ayant été très affectés par la crise. De même, les petits boulots non déclarés, de type baby-sitting, n’ont pas été couverts par le chômage partiel. Les offres d’emploi se sont faites plus rares et les départs en volontariat international ou en Erasmus se sont avérés plus difficiles en raison des contraintes sanitaires. La crise sanitaire a également aggravé les difficultés annexes qui existaient auparavant, tel que l'accès au logement.  

Dans ce paysage morose, une embellie est tout de même apparue début 2022 : le taux de chômage des jeunes a fortement baissé pour atteindre 15,9%, au plus bas depuis 40 ans. Après la crise de 2008, il était deux fois plus élevé ! 

courbe du chômage des jeunes au 4e trimestre de 1980 à 2021. Fin 2021, le taux de chômage des jeunes a baissé fortement pour atteindre 15,9%, au plus bas depuis 40 ans

© Caisse des Dépôts

Source : Insee, enquêtes emploi annuelles jusqu'en 2002 ; enquête Emploi en continu à partir de 2003.

| Le grand témoin : Saïd Hammouche

Il faut continuer à faire davantage pour cette jeunesse qui s’auto-censure.

 

Le président de la fondation Mozaïk, reconnue d’utilité publique, est aussi à la tête d’une entreprise à mission favorisant l’inclusion et la diversité à l’embauche.

 

VOIR L'INTERVIEW

| En action !

 

L’inclusion économique des jeunes doit être au cœur des préoccupations économiques et sociales françaises. La mauvaise insertion à la fois des Neets et des jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la Ville (QPV) représente un immense gâchis pour la société française. C’est pourquoi la Caisse des Dépôts soutient l’insertion professionnelle des jeunes à travers plusieurs outils.

Comme le souligne le Cercle des économistes, les deux dimensions clés de l’inclusion économique des jeunes reposent sur le développement des compétences et l’implication des territoires.

INVESTIR DANS LES COMPÉTENCES

 

Les jeunes ressentent plus fortement les changements nécessaires à la société, tels que la transition numérique, écologique, énergétique, etc. L'enjeu principal réside dans l’adéquation des formations aux besoins des métiers, qui évoluent rapidement. Ces questions sont d'ailleurs au menu des prochaines Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, en juillet 2022, auxquelles participe la Caisse des Dépôts.

 

LIRE LA TRIBUNE DU DIRECTEUR GENERAL SUR LA JEUNESSE

 

À travers la Banque des Territoires, le Groupe investit dans des structures de formation à fort impact social et territorial. En particulier dans le secteur du numérique, où le déficit de candidats se fait fortement sentir, comme par exemple dans l’école Simplon, qui dispense une formation gratuite aux métiers du numérique, ou plus récemment dans Chaptr et Dokki, qui proposent de la formation sous forme de micro-learning pour tous secteurs ou encore dans l’École de la rénovation énergétique

Lutter contre les déterminismes


L’adéquation entre les compétences demandées aux jeunes et l’accompagnement territorial vers le marché du travail se révèlent essentiels pour traiter l’enjeu des Neets, en particulier dans les quartiers populaires. Rapprocher l’enseignement supérieur des territoires qui en manquent en proposant un continuum entre éducation et formation constitue un des enjeux de l’action du Groupe dans l’Hexagone.
 

Zoom sur... les campus connectés 

 

De la haute-couture pour étudiants : c’est ce que proposent les campus connectés, ces structures de formation à distance qui créent des conditions favorisant la réussite d’étudiants décrocheurs ou en difficulté financière.

Grâce à ce programme, issu des investissements d’avenir, le groupe Caisse des Dépôts apporte une réponse utile au besoin des territoires en permettant aux jeunes d’étudier sur place. 
 

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Crédit © Successive / Caisse des Dépôts

Les jeunes adultes en situation de handicap souffrent eux aussi de discriminations. La plateforme Mon Parcours Handicap, développée par la Caisse des Dépôts et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie pour le compte du secrétariat d’État chargé des Personnes handicapées, met à disposition une nouvelle rubrique d’information sur les études supérieures.

À la rentrée 2020, les lycéens et les étudiants en situation de handicap ne représentaient que 1,8% des inscrits. Les encourager à poursuivre leurs études dans le supérieur en leur délivrant des informations sur les accompagnements possibles et les aides existantes fait partie de la mission du Groupe.

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Crédit © direction des politiques sociales / Caisse des Dépôts

Trouver un emploi dans une filière qui recrute 
…et participer à la réindustrialisation du pays

La formation vers des secteurs en tension ou d’avenir fait partie des enjeux majeurs pour réussir la relance de l’économie, mais elle doit concilier les choix individuels, les besoins des territoires et la volonté des entreprises.
Le groupe Caisse des Dépôts investit dans des écoles de production, destinées aux jeunes en situation de décrochage scolaire. Créées au XIXe siècle sous l’impulsion d’entreprises qui peinaient à recruter localement, celles-ci forment aux métiers de l’industrie (usinage, automobile, électricité) ou du numérique. Elles peuvent se targuer de très bons résultats d’insertion : plus de 9 élèves formés sur 10 sont embauchés à la sortie sur des emplois pérennes.

 

 

 

L’Institut de Formation Technique de l’Ouest (IFTO), une école de formation en chaudronnerie créée en 2020, est l’une des 13 écoles de production soutenues par la Caisse des Dépôts dans le cadre du programme Territoires d’industrie. On y développe la pédagogie du « faire pour apprendre ».

#SolutionsJeunes

 

La société civile a lancé une consultation massive pour collecter des solutions afin que chaque jeune trouve sa place dans la société. La Caisse des Dépôts est partie prenante, aux côtés du Groupe La Poste, de l'initiative #SolutionsJeunes lancée le 22 mars 2022 par la plateforme make.org. C’est au titre de sa mission d’accompagner les parcours de vie des Français mais aussi d’œuvrer pour la cohésion sociale d’aujourd’hui et de demain que la direction des politiques sociales (DPS) de la Caisse des Dépôts porte ce partenariat. 

Voir les résultats de la consultation

LA SOLUTION, C'EST LA FORMATION

 

L’obligation de formation jusqu’à la majorité est l’une des mesures phares de la loi pour une école de la confiance qui vise à lutter contre le décrochage scolaire des jeunes de 16 à 18 ans. Entrée en vigueur à la rentrée 2020, elle implique dans un premier temps de repérer les jeunes concernés, de leur proposer un accompagnement adapté et de leur présenter une solution d’orientation ou un parcours d’accompagnement renforcé leur permettant de les remobiliser et de les insérer.

Mon Compte Formation : pour les jeunes aussi !

Le compte personnel de formation (CPF) met à disposition de tous les actifs de plus de 15 ans des droits à la formation. Les jeunes en apprentissage ou en contrat de professionnalisation peuvent ainsi en bénéficier, tout comme les étudiants exerçant un emploi. Il est par exemple possible de financer son permis de conduire ou encore de se former sur des logiciels spécialisés grâce au CPF. L’application et la plateforme Mon Compte Formation, développées et gérées par la Caisse des Dépôts  sont mobilisées pour former les jeunes sur les métiers en tension, notamment les décrocheurs scolaires.

Dans le cadre du plan gouvernemental « 1 jeune, 1 solution », l’application Mon Compte Formation permet de visualiser les formations proposées aux jeunes et de mettre en œuvre les abondements pour les formations dans les métiers en tension. Car avec les départs en retraite des dernières générations de baby-boomers, 800 000 postes seront à pourvoir chaque année d’ici 2030 selon un récent rapport de la Dares. La majorité des métiers en tension aujourd’hui (aide à domicile, personnels de ménage, conducteurs d’engins du bâtiment et des travaux publics) continuerait de l’être ou verrait même leurs difficultés de recrutement s’aggraver d’ici 2030. Il faut donc très rapidement travailler à améliorer leur attractivité et accroître les capacités de formation. 
 

© Thomas Gogny / Caisse des Dépôts

En 2021, près de 7 000 jeunes de moins de 30 ans ont suivi une formation dans le numérique, un des secteurs stratégiques ciblés par le plan de relance gouvernemental.

L’apprentissage n’est plus une voie de garage 

Entreprises et pouvoirs publics jouent un rôle crucial dans le développement de l’apprentissage. La réforme de l’apprentissage, qui date de 2018, a eu des conséquences très positives concernant la réponse aux besoins de recrutement dans les métiers dits en tension. Le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, peut se targuer de lui avoir redonné ses lettres de noblesse avec 718 000 contrats d’alternance signés en 2021 (+39% par rapport à 2020). Et les débouchés sont là.

 

6 /10

apprentis trouvent un emploi dans les 6 mois.

(source : Banque des Territoires)

 

La Banque des Territoires a réalisé trois investissements récents pour soutenir des centres de formation pour apprentis (CFA), en accompagnant la création du CFA de la gastronomie à Lyon, l’école Pigier à Reims, ainsi que le financement du développement du CFA DNDC sur les métiers de la domotique et de l’informatique à Fort-de-France, à la Martinique. Au plus près des besoins des entreprises, ces CFA permettent d’anticiper les nouvelles compétences liées à la transformation numérique qui impactera près de 50% des emplois qualifiés ou non.

La Caisse des Dépôts accompagne ainsi la politique publique du gouvernement en élargissant sa thèse d’investissement à la formation professionnelle initiale.

 

 

En interne, la Caisse des Dépôts a pour objectif d’augmenter le nombre d’apprentis qu’elle accueille : elle vise 250 recrutements par an à l’horizon 2023/2024, pour un total de 400 apprentis en fonction chaque année, ce qui témoigne de la place de l’apprentissage au cœur de sa « stratégie jeunes », en construction. Elle souhaite faire des contrats d’apprentissage une voie de recrutement privilégiée avec la création d’un parcours « apprentis métiers d’avenir » et la fixation d’un objectif ambitieux de 80 à 110 contrats pérennisés d’ici à 2024. 

 

On ne naît pas « digital native », on le devient

La crise sanitaire a permis de découvrir que les jeunes Français d’aujourd’hui ne sont pas aussi à l’aise avec les outils numériques qu’on le croit ! Elle a même révélé parfois une absence totale de compétences numériques des élèves mais aussi de leurs familles. La France se classe ainsi à la 13e place des pays européens en matière d’illectronisme chez les 16-29 ans (16% en 2019, selon Eurostat). La fracture numérique est un révélateur des inégalités sociales, voire elle en est le catalyseur.

 

13 

millions de Français souffrent de la fracture numérique

(rapport de la Défenseure des droits 2022)

 

Et même si les 18-24 ans sont en général équipés en smartphones et à l’aise sur les réseaux sociaux, un quart d’entre eux indique rencontrer des difficultés pour réaliser seuls des démarches en ligne. Les jeunes se retrouvent parfois incapables de remplir un formulaire en ligne car ils ne comprennent pas le langage administratif.  Pour tenter de régler ce problème, la Banque des Territoires, opérateur de l’État pour le PIA 3 dans le cadre de France 2030, a lancé un Appel à manifestation d’intérêt pour soutenir les initiatives innovantes sur le numérique éducatif et le numérique inclusif (NIN) doté de 4 M€ .

Parmi les obstacles liés à la vie dans le monde rural (difficultés d’accès à l’éducation supérieure, à la culture, au sport, etc.), l’inégalité d’accès au numérique pour les jeunes, notamment dans les zones blanches, est déterminante. Cela n’est pas sans conséquence, notamment lors de la recherche d’un emploi. 

 

Et maintenant ?

 

Associer les jeunes aux décisions qui les concernent, c’est leur redonner de l’espoir. Mettre en évidence les opportunités d’emploi mais aussi de vie meilleure qu’offrent les transitions verte et numérique, c’est leur ouvrir des perspectives nouvelles. Force de proposition et d’innovation, la jeunesse est une catégorie de la population importante pour penser l’avenir d’un territoire. Car la jeunesse n’est finalement qu’un court moment de la vie…

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