Dossier

La culture, un bien essentiel

Au pays de l’exception culturelle, plusieurs pans de la culture ont été mis en pause pendant près d’un an, classés du jour au lendemain comme « non-essentiel ». À l’heure de la réouverture, comment retrouver un second souffle ?

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| Le tour de la question

 

La crise n’aura pas épargné la culture. La fermeture brutale des musées, des salles de cinéma, de spectacle, a engendré des difficultés économiques critiques pour beaucoup d’auteurs, de techniciens, d’artistes, souvent déjà dans une situation précaire. La culture occupe une place à part dans le coeur des Français.

 

 

LA CULTURE PÈSE LOURD

 

 

La culture est traditionnellement un des secteurs de l’économie française les plus subventionnés d’Europe. Malgré cela, les mesures de restrictions prises pour contrer la crise sanitaire pourraient fragiliser l’écosystème culturel sur le long terme.

 

Le violoniste Renaud Capuçon, notre Grand Témoin du mois, évoque une année difficile pour la culture.

Crédit © Simon Fowler

Voir l'interview

 

Infographie donnant des chiffres-clés intitulée "Le poids de la culture dans l’économie" 
Poids économique : 47 Md€ soit 2,3% du PIB national 
79 800 d’entreprises marchandes 
635 700 de personnes occupent un emploi à titre principal dans la culture
(source : Département d’études statistiques du Ministère de la Culture et de la Communication, 2020)

©Avelina Studio / Adobe Stock

 

 

Un secteur durablement sinistré

Comme partout dans le monde, la crise du Covid-19 a eu un effet dévastateur sur les industries culturelles et créatives, notamment sur celles du spectacle vivant, le plus touché avec le cinéma (Rapport Unesco 2020 « La culture en crise »). 

banderole déroulée sur la façade du théâtre de la Croix-Rousse à Lyon disant "Il est pas un peu long cet entracte ?" pour protester contre la fermeture des lieux de culture

© Théâtre de la Croix-Rousse de Lyon

Banderole déroulée sur la façade du théâtre de la Croix-Rousse à Lyon pour protester contre la fermeture des lieux de culture.

 

Les pertes engendrées par les industries culturelles et créatives en France en 2020

 

-28,5 Md€

de chiffre d’affaires (-32% en un an) 

 

Dont le plus touché :
spectacle vivant : -72% de chiffre d’affaires

Le grand gagnant :
Jeu vidéo : + 10,4% de chiffre d’affaires

 

(Sources : étude du cabinet EY janvier 2021, Etudes et stats du MCC, juillet 2020, SELL)

 

 

Chefs, solistes, agents d'artistes, éditeurs, producteurs, organisateurs de festivals, etc. : autant de professionnels laissés sur le carreau par la pandémie. Certes, les aides de l’État ont été significatives, mais qu’en sera-t-il après la pandémie avec un chiffre d’affaires resté nul pendant si longtemps ? La saignée actuelle va impacter durablement le spectacle vivant français, sans compter les réflexions qu’il va falloir mener sur les modèles économiques. La distanciation risque de durer encore pendant de longs mois, avec pour conséquence une réduction des recettes de billetterie.

 

 

 

 

Le pire pour nous, c’est la demi-jauge. On ne s’y retrouve pas financièrement. Mais moralement, c’est important de rouvrir quoi qu’il en coûte. Il faut participer à la reprise générale de l’activité même si pendant quelques semaines, les conditions seront très limitées.

Michel Franck, directeur du Théâtre des Champs-Elysées

 

 

Les artistes et techniciens du spectacle sont souvent employés avec des contrats précaires ou sous le statut d’intermittent du spectacle. Les femmes y occupent une proportion élevée. Elles sont particulièrement vulnérables à l’insécurité sociale et économique provoquée par la crise. Les professionnels du secteur n’ont eu pendant des mois aucun horizon sur une date de reprise. Bon nombre d’entre eux regrettent amèrement le choix qui a été fait de rouvrir les commerces plutôt que les lieux culturels…

 

 

Crédit © Alina Sepp

Danseurs de la compagnie Amala Dianor interprétant « The Falling Stardust » dans le cadre du festival numérique danse et musique au Théâtre des Champs-Elysées.

 

 

2020 : chronologie d’une année désastreuse pour la culture en France

Confinement, déconfinement, jauges réduites, reconfinement, couvre-feu… Le monde de la culture a subi ce « stop and go » permanent pendant toute l’année 2020.

2020 : CHRONOLOGIE d’un désastre pour la culture en France
9 au 13 mars : la jauge d’accueil des spectateurs est réduite à 1 000 personnes
29 mai : réouverture des musées et monuments nationaux
30 octobre : les lieux culturels ferment jusqu'à nouvel ordre
21 décembre : le Conseil d’État rejette le recours contre la fermeture des salles de spectacles

©akoppo1 et hcast / Adobe Stock

LES FRANÇAIS FRIANDS DE CULTURE

 

Durant les 50 dernières années, la pratique culturelle a pris une place croissante dans le quotidien des Français, en particulier l’écoute de musique et les pratiques audiovisuelles. Elle est aussi devenue plus inclusive, quels que soient l’âge, le milieu social et le type de territoire. Les sorties au cinéma ou au spectacle, les visites de musées, d’expositions ou de monuments historiques sont de plus en plus fréquentes dans des catégories de public toujours plus diversifiées, d’où l’importance de développer une offre culturelle sur tous les territoires.

25

 

millions de Français de plus de 15 ans
ont visité un musée, une exposition ou un monument historique en 2018.

 

Pourtant, les écarts subsistent : les plus diplômés et les catégories socioprofessionnelles supérieures continuent de fréquenter plus souvent les équipements culturels. Le niveau de fréquentation par les jeunes était également en hausse avant la crise. 

 

 

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Visite de la grotte reconstituée de Lascaux IV à Montignac.

© Sebastien ORTOLA/REA

Visite de la grotte reconstituée de Lascaux IV à Montignac.

 

 

La culture « arme de construction massive »

La crise a agi comme un révélateur du besoin viscéral de culture en chacun de nous, d’où le soutien d’une large partie de l’opinion française au secteur culturel. Même ceux qui ne fréquentent que rarement les musées ou les théâtres ont fait part de leur incompréhension face à leur fermeture. Liberté d’expression, de création, libre communication des idées… L’art dans son ensemble peut revêtir un vrai rôle social. Les bienfaits psychologiques des événements culturels (convivialité, enrichissement personnel, partage, lâcher-prise, etc.) sont pourtant parfois niés par les autorités au profit d’une logique économique. 

La musique a par exemple joué un rôle central dans la vie des Français confinés. Plus de la moitié des Français ont ainsi écouté de la musique en ligne pendant le printemps 2020 (grâce à différentes initiatives telles que Musique au balcon, #FestivalJeResteàlaMaison, DJ dans ton salon, ou encore Lockdown festival).  

 

 

| Le grand témoin : Renaud Capuçon

 

 

On aurait pu soutenir la culture d’une façon plus inventive et plus créative. 

 

Le violoniste hyperactif est partout : depuis que la culture s’est déconfinée, il enchaîne les représentations dans le monde entier… ou presque.

Il revient pour nous sur la difficile année qu’ont connue les artistes et professionnels français de la culture.

 

VOIR L'INTERVIEW

 

 

EXPÉRIENCE RÉELLE VS EXPÉRIENCE VIRTUELLE 

 

En une décennie, les pratiques culturelles numériques ont pris un essor considérable, une tendance accentuée par la crise. 

Les entreprises des industries créatives et culturelles ont toujours été pionnières dans l’adoption des technologies numériques innovantes, de la photo numérique au streaming, en passant par la réalité virtuelle et les supports numériques. Comme dans d’autres secteurs, la numérisation a été une partie de la réponse à la fermeture des lieux culturels afin de garantir un minimum d’activité. Musées, monuments, théâtres, salles de concert, de cinéma, festivals, etc. : l’offre culturelle physique, qui repose sur une expérience réelle, ayant dû baisser le rideau, sacrifiée sur l’autel de la santé. 

La durée de la pandémie a donné naissance à des réponses innovantes, « out of the box » (hors cadre), comme disent les anglo-saxons. Les retransmissions des pièces de la Comédie Française sur France Télévisions ont par exemple connu un beau succès populaire. Avec les visites virtuelles, la culture s’explore désormais à distance en proposant des alternatives aux déambulations classiques tout en conservant le lien avec le visiteur. Du Sacré-Cœur de Montmartre au Louvre en passant par l'opéra national de Lyon, les grands édifices nationaux se sont dévoilés autrement grâce au numérique.

Techniciens du Louvre prenant des mesures d'une oeuvre du sculpteur italien Canova en vue de sa numérisation 3D dans le cadre du projet France Collection 3D (AMI culture et patrimoine 1).

© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / image RMN-GP

Techniciens du Louvre prenant des mesures numériques d'une sculpture d'Antonio Canova en vue de sa numérisation dans le cadre du projet France Collection 3D.

 

 

Les confinements successifs ont consacré la consommation de la « culture à la maison », notamment sur les plateformes de vidéos payantes. Alors que les salles de cinéma étaient désespérément fermées, l’action Netflix a gagné 40% en mars 2020. La concurrence était déjà frontale avant la crise du Covid-19 entre l’offre de culture physique et l’offre numérique, mais les confinements successifs ont mis l’offre physique KO. Cette numérisation toujours plus rapide soulève de nombreux défis supplémentaires pour les acteurs culturels (rémunération des auteurs, protection des œuvres, etc.).  

Je suis partagé sur le numérique : d’un côté, c’est bien, ça permet de voir un opéra qui se joue à New York ou Berlin, mais rien ne remplace le spectacle vivant. L’émotion n’est pas la même…

Michel Franck, directeur du Théâtre des Champs-Elysées

L’accessibilité de ces innovations numériques est d’ailleurs à nuancer. Malgré son apparente simplicité d’utilisation, cette nouvelle forme de diffusion ne touche pas tout le monde. Selon une enquête du ministère de la Culture, les publics qui assistent aux spectacles in situ et ceux qui les suivent en virtuel se différencient très peu tant du point de vue du niveau de diplôme que de l’âge. Seule la danse en virtuel tire un peu plus son épingle du jeu auprès des jeunes publics (entre 15 et 39 ans).

 

 

La culture sur écran(s) n’est pas si inclusive que ça

46% de la population mondiale n’a pas accès à une connexion Internet, soit près d’1 individu sur 2 (UNESCO)

14 millions de Français ont un accès restreint au numérique (France Stratégie 2018)

 

 

| En action !

 

Prêt garanti par l’État, recours au chômage partiel, subventions, mécénat, système D, etc. les professionnels de la culture ont déployé l’artillerie lourde pour tenter de résister aux conséquences économiques du Covid-19. A plus long terme, au-delà du soutien financier direct, l’urgence est de renforcer la résilience du secteur pour qu’il résiste mieux aux crises.

INNOVER POUR SUBSISTER 

 

Le groupe Caisse des Dépôts dans son ensemble est convaincu que la culture est essentielle pour établir du lien, réduire les inégalités sociales, redynamiser les territoires, créer ou recréer de l’emploi localement.

La Banque des Territoires est opérateur dans le secteur de la culture depuis 2010 pour le compte du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA). Le PIA a été mis en place par l'État pour financer des investissements innovants et prometteurs sur le territoire. Depuis le premier appel à manifestation d’intérêt général (AMI) en 2012, la Caisse des Dépôts a par exemple contribué à la numérisation de centaines de milliers d’œuvres de la Bibliothèque Nationale de France (notamment les archives de presse, sur Retronews) et de la Réunion des Musées nationaux, ainsi que des collections de films historiques Gaumont. Cet AMI a aussi permis la création d’Universciné, une plateforme payante dédiée au cinéma indépendant.

 

 

 

 

Écoutez le point de vue de Renaud Capuçon sur l’application NomadPlay

développée par la start-up Digital Music Solutions, dont il est ambassadeur et actionnaire et dans laquelle la Caisse des Dépôts a investi dans le cadre de l’AMI2 Culture patrimoine et numérique.

 

 

 

 

PIA 4 : que le spectacle recommence !

La Caisse des Dépôts est désormais le principal opérateur du PIA 4 spécial culture. Le Groupe va injecter 400 M€ de subventions sur cinq ans pour le compte de l’État afin de redynamiser le secteur et améliorer son adaptabilité. Cela va créer une dynamique et permettre à ses acteurs de se projeter dans l’après-crise. Parmi les projets soutenus dans le cadre du PIA 4 : le Grand Palais Immersif, la nouvelle filiale de la Réunion des Musées nationaux spécialisée dans la production, l’exploitation et la diffusion d’expositions numériques créée avec la Banque des Territoires (au titre du PIA) et VINCI Immobilier.

 

 

Zoom sur... le Grand Palais immersif

 

Nous avons eu le privilège d’assister à une séance de travail sur la future exposition immersive réalisée et produite par Grand Palais immersif. En avant pour une plongée dans cette nouvelle pratique artistique à mi-chemin entre art et technologie qui offre une expérience à la fois ludique et pédagogique !

 

 

 

Consciente du fort enjeu de développement économique qu’elles représentent, Bpifrance (50% État, 50% Caisse des Dépôts) soutient directement les entreprises innovantes du secteur culturel avec son plan Touch. En 2020, en pleine crise, 1,5 Md€ ont ainsi été mobilisés pour accompagner la croissance des industries culturelles et créatives (ICC) françaises et affirmer leur positionnement à l’international. Un des enjeux majeurs de ce plan est d’accompagner l’émergence d’entreprises qui inventent les ICC de demain, avec le souhait fort de contribuer à une plus grande diversité de l’offre artistique et culturelle française. Mode et création, jeux vidéo, arts visuels et arts de vivre, cinéma et audiovisuel, édition, musique et spectacle vivant constituent les six axes du plan.

 

LE MÉCÉNAT D’ENTREPRISE NE CONNAÎT PAS LA CRISE

 

Le mécénat d’entreprise est un levier fiable et permanent qui permet aux secteurs qui en bénéficient de se projeter sur le long terme. Au cœur de la crise, il a offert un véritable bol d’oxygène à de nombreux professionnels.

De la grande entreprise faisant don de plusieurs millions d’euros pour une cause spécifique à la PME se mobilisant auprès des acteurs de son territoire, le mécénat d’entreprise peut prendre plusieurs formes. Toutes les actions ne sont pas aussi spectaculaires que le médiatique don de 200 M€ par le géant du luxe LVMH pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris ! Le mécénat est d’ailleurs plutôt une action non ponctuelle qui s’inscrit dans la durée. 

Pour le secteur culturel, les ressources provenant du mécénat sont indispensables. Elles permettent d’enrichir des collections de musées ou d’en moderniser les espaces d’exposition. Pour le spectacle vivant, ce soutien primordial constitue un moyen de financer l’émergence ainsi que des créations plus risquées. Dans le domaine du patrimoine, d’en assurer la restauration.

Célèbre pour l’abattement fiscal qu’il garantit aux entreprises (60 % du montant du don est déductible des impôts), il leur apporte aussi un « supplément d’âme ». Si le renforcement du rôle sociétal des entreprises était déjà à l’œuvre avant la crise du Covid-19, celui-ci s’est accéléré depuis. Pendant la crise, le mécénat s’est d’ailleurs affirmé comme un des canaux d’engagement prioritaires de la part des entreprises. Malgré un contexte économique morose, 72% des entreprises mécènes prévoient d’ailleurs de stabiliser leur budget mécénat en 2021. (baromètre Admical 2020)  

 

 

 

Montant global des dons via le mécénat d’entreprise en France : de 3 à 3,6 Md€

(source : baromètre Admical 2020)

 

 

 

Mécénat à la CDC : résiste !  

La culture est une composante essentielle du mécénat de la Caisse des Dépôts, grâce auquel le Groupe soutient chaque année près de 350 projets nationaux ou régionaux pour un budget global moyen de 4 M€. En privilégiant les projets qui visent à faciliter l’accès à la culture des jeunes publics, dans les 3 secteurs de son périmètre (danse, musique classique et architecture et paysage), et ce partout sur le territoire, il contribue à construire la société de demain. Ainsi, le mécénat s’inscrit parfaitement dans la stratégie RSE (pour responsabilité sociétale des entreprises) du Groupe

La doctrine du mécénat à la CDC permet un soutien dans la durée : le temps d’accompagnement des artistes et compagnies peut ainsi se prolonger jusqu'à 5 ans. Cette spécificité permet de sortir du sponsoring de projet (c’est-à-dire le financement d’un spectacle ou d’un événement en particulier) pour financer également les besoins structurels des acteurs de terrain (salaires, investissements stratégiques, etc.) et ainsi leur permettre de mener une activité plus pérenne, même en temps de crise.

 

Crédit © Alina Sepp - Caisse des Dépôts

L'Ensemble Jupiter lors du festival numérique danse et musique au Théâtre des Champs-Elysées.

 

 

 

Le Festival numérique danse et musique en décembre 2020 : une des grandes réalisations du mécénat Caisse des Dépôts pendant la crise.

Cet évènement, organisé à l’initiative du mécénat de la Caisse des Dépôts, a permis à six jeunes porteurs de projets en musique et en danse de se produire sur la scène du Théâtre des Champs Elysées (dont la Caisse des Dépôts est propriétaire). Chaque spectacle, d’une heure environ, a ensuite été diffusé sur le site du TCE, gratuitement pour le rendre accessible au plus grand nombre.

 

REVOIR LES SPECTACLES

 

 

Rapidement sollicité par ses porteurs de projets en difficulté, le mécénat de la Caisse des Dépôts a tout de suite été à l’écoute, réactif et solidaire. Face aux jauges réduites, aux salles fermées, au couvre-feu, elle a proposé des réponses adaptées à la situation et aux besoins : budget redéployé, soutiens exceptionnels, fonctionnement interne adapté, abandon des contreparties et adaptation de la doctrine. 

 

 

 

 

 

La Caisse des Dépôts a ainsi choisi d’accélérer son soutien à la pluridisciplinarité, c’est-à-dire le fait d’allier deux disciplines artistiques, une pratique en vogue. Cette ouverture s’est entre autres concrétisée par le concours chorégraphique Dialogues (septembre 2020 – janvier 2021).

Le mécénat a initié avec le chorégraphe Mourad Merzouki ce concours de danse pluridisciplinaire pour booster le secteur particulièrement impacté par la crise. Ce type de projets permet également, au-delà de la danse, « d’embarquer » de nombreuses disciplines du secteur culturel, elles aussi en grande difficulté.

Les deux danseuses formant la « OUPS Dance Company » ont remporté le Concours chorégraphique Dialogues organisé en janvier 2021 par le mécénat de la Caisse des Dépôts en partenariat avec le chorégraphe Mourad Merzouki

@Julie Cherki

Les deux danseuses de la « OUPS Dance Company » lauréates du Concours Dialogues 2021.

 

 

Pour beaucoup, le mécénat financier (qui représente près de 90% du mécénat d’entreprise en France) n’est plus suffisant. Les leçons de cette crise doivent être tirées et le secteur soutenu autrement, par exemple avec le mécénat de compétences. À la Caisse des Dépôts, une réflexion est en cours pour proposer aux collaborateurs de mettre leurs compétences aux services des partenaires sur la base du volontariat pour les aider à faire face aux difficultés de l’après-Covid. 

PERMETTRE L’ACCÈS À LA CULTURE PARTOUT ET POUR TOUS

 

« Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle. » C’est en accord avec l’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme que la Caisse des Dépôts soutient la démocratisation de la culture grâce à plusieurs leviers.

Arrimé à la politique de la ville de l’État qu’accompagne le Groupe, le mécénat de la Caisse des Dépôts s’est pour sa part orienté dès le début des années 1990 vers le soutien aux « actions culturelles de proximité dans les quartiers ». À cette époque, les politiques publiques et des collectivités locales sont orientées vers « la sensibilisation de tous à la culture ». Après avoir accompagné des chorégraphes confirmés, comme Philippe Découflé ou l’atypique Blanca Li, le mécénat favorise aujourd’hui l’émergence de jeunes chorégraphes et compagnies, avec parfois des découvertes remarquées.

 

Au-delà des préjugés, la musique classique est elle aussi bien présente dans les quartiers, et peut servir d’instrument de cohésion sociale et territoriale. 

 

La culture a ainsi un rôle fondamental à jouer pour le développement territorial, c’est pourquoi la Caisse des Dépôts, via le cabinet de son directeur général, soutient le label « Capitale française de la culture ». L’ambition de ce nouveau label est de mettre en valeur le dynamisme et l’attractivité des villes et intercommunalités de 20 000 à 200 000 habitants, en distinguant tous les deux ans un projet ambitieux, structurant et innovant centré sur l’art et la culture. Villeurbanne, dont le programme prône une « innovation dans ses actions d’éducation artistique et culturelle » a été désignée premier lauréat le 31 mars 2021. La CDC participe au programme à hauteur de 500 000 € sur 2 ans.

 

 

enfants testant les futures activités de la Philharmonie des enfants à Paris dont l'ouverture, repoussée en raison de la crise sanitaire, est prévue en septembre 2021

©Nora Houguenade / Philharmonie de Paris

 

Pour finir sur une bonne note (de musique !), rendez-vous le 29 septembre 2021 pour l’inauguration de la Philharmonie des enfants, un nouvel espace ludique au sein de la Philharmonie de Paris qui permettra aux jeunes de 4 à 10 ans de s'immerger dans la musique ou de s'improviser chef d'orchestre. L'idée est née du succès des ateliers de musique pour enfants proposés par l'institution.

 

 

Cet investissement a été réalisé par InvESS Ile-de-France, MAIF investissement et France Active investissement dans le cadre de l’AMI Culture, Patrimoine et Numérique du Fonds National pour la Société Numérique du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) géré par la Banque des Territoires pour le compte de l’État. 

 

ET MAINTENANT ?

 

Comme d’autres secteurs, celui de la culture a beaucoup souffert des conséquences de la crise (confinement, jauges réduites, fermeture des salles, etc). Si l’État a été très présent à travers les aides au nom du « quoi qu’il en coûte », les artistes ont pour beaucoup exprimé leur désarroi, voire leur colère de ne pas pouvoir se produire devant du public pendant près d’un an. Tandis que d’autres pays d’Europe choisissaient de rouvrir, les salles françaises restaient désespérément vides. Heureusement, les acteurs du monde culturel étant en général créatifs et audacieux, les projets originaux ont fleuri, grâce notamment au soutien sans faille des entreprises. Maintenant que la reprise est là, c’est désormais au public de prouver son attachement en se rendant massivement dans les lieux de culture. 

 

 

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