Former les salariés grâce au micro-learning

Alors que 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore aujourd’hui (dell et institut pour le futur),  la formation tout au long de la vie est désormais non plus seulement un enjeu d’employabilité mais aussi de compétitivité pour les entreprises. 
Dans le même temps les PME et ETI peinent à former leurs salariés pour une majorité d’entre elles (62%) en raison du manque de temps dédié à la formation. En parallèle, ces entreprises ne parviennent pas à capter les compétences dont elles ont besoin : 83% des PME et ETI rencontrent des difficultés de recrutement.  

Face à cet enjeu, les entreprises de la EdTech proposent des outils de formation et de nouvelles méthodes d’apprentissage adaptées à la formation en entreprise : le micro-learning ou micro-apprentissage est l’une d’entre elles. Cette méthode d’apprentissage consiste à multiplier des modules courts de moins de 10 minutes qui favorisent la mémorisation grâce à la répétition.  Voyons pourquoi cette modalité est pertinente pour former les salariés en entreprise et comment elle peut constituer un complément aux modalités dites « classiques ». 

L’entreprise apprenante : un enjeu d’employabilité mais pas seulement

La formation continue constitue dans le contexte actuel un impératif et un enjeu d’employabilité et de performance pour les organisations (filières en tension, taux de chômage élevé, obsolescence des compétences, métiers d’avenir en perpétuel mouvement, volatilité des talents…). Elle permet à la fois le maintien en emploi des salariés et la résilience face aux évolutions constantes du monde du travail, en matière de digitalisation par exemple.

Selon Antoine Amiel (LearnAssembly) « Dans une organisation apprenante, les employés sont tournés vers le futur et partagent leurs connaissances pour mieux travailler et s’adapter. La culture de l’ « apprenance » favorise l’employabilité car elle nous rend plus ouvert à l’extérieur, capables d’anticiper. »  L’employabilité désignant à la fois la capacité pour un individu de révéler son potentiel, mais aussi sa capacité à intégrer le marché du travail et à y rester.

La formation tout au long de la vie est un booster d’employabilité en tant qu’elle permet d’anticiper les besoins de compétences de demain et de mettre à jour celles-ci pour éviter les ruptures de parcours et l’inadéquation des profils aux besoins des entreprises. Pour l’entreprise, elle est un facteur de performance qui accompagne les changements de l’écosystème.

Le micro-learning : un temps d’apprentissage court pour des compétences durables 

Une des valeurs ajoutées des EdTech réside notamment dans leur capacité à lier la formation avec les nouvelles technologies (adaptive learning, réalité virtuelle, etc.) et les sciences cognitives, pour construire des solutions d’apprentissage performantes et répondant au défi de l’hétérogénéité des apprenants. Le micro-learning est une de ces solutions.  

Un module de micro-learning est construit dans le but d’introduire une idée, aborder un comportement ou un « soft skill » (les « compétences douces » : autonomie, capacité d’adaptation) ou encore expliquer un concept. Il répond donc à un objectif d’apprentissage spécifique et permet de cibler en fonction des besoins de l’organisation. Cette méthode d’apprentissage est particulièrement pertinente pour plusieurs raisons :

• Nomade : l’apprenant peut y avoir recours à tout moment de la journée de manière autonome, il est maître de son parcours et gère son temps comme il le souhaite via une application mobile ou sur un ordinateur ;
• Consommable autant que nécessaire et rapidement : en condensant les contenus et en encourageant de ce fait la répétition, l’apprentissage se fait de manière plus rapide ;
• Maîtrisé : l’organisation peut créer ses propres parcours en fonction de sa stratégie de formation et ainsi réinternaliser ses actions de formation ;
• Ludique : le micro-learning se présente sous plusieurs formes comme des iPDF, des vidéos, simulations, quiz ou jeu. Cette hybridation des modes d’apprentissage est engageante et améliore l’expérience d’apprentissage globale et le taux de complétion ;  

Le secret derrière l’efficacité et la durabilité des compétences acquises via le micro-learning réside un concept théorisé au 19^ème siècle qu'est "l'ancrage mémoriel". L’idée derrière ce concept est simple : sans répétition, l’apprenant oublie 50% de l’information apprise en 24 heures et 80% après deux jours seulement. Avec une répétition espacée au bon rythme, cette « courbe de l’oubli » s’aplatit et les informations sont ancrées durablement.

Néanmoins, les formats proposés étant très courts, cette modalité pédagogique ne peut convenir à toutes les formations. L’acquisition de certains savoirs ou compétences nécessite un temps d’apprentissage plus long ou encore des mises en situation réelles. Les modules de micro-learning peuvent donc être associés à d’autres modalités pédagogiques tels qu’une formation en présentiel, en support du professeur ou pour mettre en pratique ou évaluer des notions récemment acquises.

Dans ce contexte les outils EdTech, dont le micro-learning, sont incontournables pour compléter des parcours plus « classiques » et accompagner la transition digitale. Ils jouent un rôle dans la dynamique de digitalisation des organismes de formation dont le retard a été mis en évidence par la crise sanitaire.

Focus sur une application de micro-learning accompagnée par la Banque des territoires : Dokki

Dokki est une application EdTech développée par le groupe normand Futur Composé permettant d’accéder à la demande à des formations en micro-learning, sur mobile ou ordinateur. Cette solution de formation innovante permet aujourd’hui à plusieurs centaines d’usagers d’apprendre de manière ludique et efficace, en quelques minutes par jour.

Dokki propose des modules de formation sur étagère et sur-mesure aux collectivités, aux entreprises et aux organismes de formation sur toutes les thématiques - de la bureautique aux formations réglementaires obligatoires - comme c’est le cas dans le secteur de l’industrie.

La société Futur Composé compte à ce jour 500 personnes utilisatrices, ainsi que des abonnements d’industriels et de collectivités (conseil régional, département…).  Après une première levée de fonds en 2019, le Groupe Futur Composé vient d’effectuer sa seconde levée de fonds à hauteur de 1,25 M€, avec la Banque des Territoires (400 000€), le groupe de formation IRFA l’industriel Sofimari et la BPI (en dette), pour accompagner son accélération commerciale. L’objectif de Dokki était de proposer une solution à mi-chemin entre le présentiel et le distanciel, qui peut être complémentaire et permettre à la fois la préparation des séances, un support pour l’enseignant et un outil de révision post formation.  La solution s’adresse notamment à deux cibles précieuses pour la Banque des Territoires, les agents des collectivités et les salariés de l’industrie, secteur particulièrement en tension.  

Elle s’adresse également aux apprentis, par exemple pour la remise à niveau avant le début des formations – les apprenants n’ayant pas tous le même niveau à l’entrée en formation.  

Et demain ?

Si la pandémie a mis l’accent sur les EdTechs comme acteurs incontournables de la formation de demain, elle nous a aussi permis de réaliser que l’avenir ne serait pas en tout distanciel ou en tout présentiel mais qu’il se situait quelque part entre les deux, dans l’hybridation des parcours, avec autant de parcours que d’apprenants.

Pour en savoir plus sur Dokki : https://www.dokki.app/

Sur Edtech France : https://edtechfrance.fr/

Sur notre intervention dans Dokki : https://www.banquedesterritoires.fr/dokki-la-formation-au-service-de-tous