Dossier

Mobilités : la fracture rurale

Dans les petites villes ou dans les zones peu denses, les enjeux de mobilité sont profondément liés au bien vivre des habitants… et à leur pouvoir d’achat. D’où l’importance de proposer des solutions alternatives à la voiture individuelle pour se déplacer.

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Le tour de la question

La raréfaction des emplois, des services et des équipements dans les espaces ruraux s’est accompagnée d’un besoin accru de mobilité, entraînant un recours toujours plus massif à la voiture individuelle. Si elle constitue le principal mode de déplacement des Français, beaucoup en sont prisonniers, faute d'offres alternatives. S’il s’agit pour certains d’allier confort et sécurité, la voiture reste un choix contraint pour beaucoup. 

 

Au carrefour de nombreux enjeux, la problématique des transports a un fort impact sur les inégalités territoriales et est indissociable de la lutte contre le changement climatique. Terreau du mouvement des « gilets jaunes », l’enjeu des mobilités quotidiennes sur les territoires périurbains et ruraux a été récemment remis en lumière par la crise énergétique. L’urgence est donc désormais à la fois sociale et climatique. Une équation complexe, car les questions de mobilité dépassent le seul secteur du transport : elles découlent des modes de vie, de l’organisation du travail et dépendent des contraintes liées à l’espace. Cette question met en lumière les fragilités d'une société toute entière, dépendante de la voiture individuelle et, pour la majorité des automobilistes, des carburants fossiles.

 

13.3

M de Français sont en situation de « précarité mobilité » (source : baromètre Wimoov / FNH mars 2022).

 

 

L'acteur et producteur Lambert Wilson, qui réside en Bourgogne-Franche-Comté depuis 20 ans, est notre Grand Témoin.

Crédit © Pauline Martin-Ranger

 

On est totalement liés à la voiture, ici.

 

Voir l'interview

 

13,3 millions de Français en situation de précarité mobilité, dont 9 millions en situation d'insécurité mobilité et 4,3 M n'ont aucun équipement individuel ou abonnement à un service de transport collectif

© Caisse des Dépôts

Source : Baromètre des mobilités du quotidien, Wimoov et la Fondation pour la Nature et l’Homme, mars 2022

La France, terre rurale

 

Réalités multiformes et hétérogènes, les espaces ruraux se définissent d’abord par leur faible densité de population. Jusqu’en 2020, l’Insee définissait le rural comme « l’ensemble des communes n’appartenant pas à une unité urbaine caractérisée par le regroupement de plus de 2 000 habitants dans un espace présentant une certaine continuité du bâti, censée caractériser les ‘villes’ ». Depuis, la définition a évolué, et les territoires ruraux désignent désormais l’ensemble des communes peu denses ou très peu denses (d’après la grille communale de densité). Cependant, cette seule statistique comptable de l’espace rural ne permet pas d’en appréhender toutes les dimensions.

sur les 35 000 communes françaises, 88% sont rurales, 12% sont urbaines
sur les 67 millions de Français, 33% vivent à la campagne et 67% vivent en ville

© Caisse des Dépôts

Source : Insee, 2017

La voiture, une « addiction individuelle et collective » ?

 

S’il est un marqueur incontestable de la ruralité, c‘est que le mode de transport majoritaire reste la voiture. Avec un taux de motorisation des ménages qui reste supérieur à 95 % en dehors des grands pôles urbains, on n’est pas près de pouvoir se passer de la voiture en France ! Selon Emmanuel Macron, « la bagnole fait [même] partie de l'identité française ». Que cela soit par habitude, par praticité ou par manque d’alternatives, les Français restent très attachés à leur voiture, et les individus qui se décident à passer au vélo sont majoritairement urbains et anciens usagers des transports en commun. Si les difficultés de stationnement, les embouteillages et la prise de conscience écologique ont remis la voiture en question, pourquoi avons-nous encore tant de mal à abandonner notre compagne à quatre roues ?

Un peu d’histoire… la voiture, objet de liberté ?

L’attachement que nous portons à notre voiture est d’abord historique. Rendue populaire et accessible au plus grand nombre dès la première moitié du 20e siècle, l’automobile cesse d’être un objet de luxe. Au sortir de la seconde Guerre Mondiale, les pays développés connaissent une importante croissance économique et l’augmentation du pouvoir d'achat entraîne une démocratisation de la voiture. Objet de liberté qui permet de voyager seul ou accompagné, à n’importe quel moment, la voiture est aussi un objet sociologique et de désir. L'historien Lionel Dufaux souligne d'ailleurs « l'intimité » que l'on peut créer avec cette machine, souvent révélatrice du statut social de son propriétaire.
Trente ans après les chocs pétroliers de 1973 et 1979, la hausse du prix du pétrole joue à nouveau un rôle déclencheur dans la crise économique de 2008, parfois interprétée comme le troisième choc pétrolier. Aujourd’hui, de nouvelles crises nous obligent à repenser notre usage des énergies fossiles, et en particulier du pétrole. 

© Tilio et Paolo

 

 

 

Une offre de transports en commun limitée

 

 

« Le choix du transport public repose sur la qualité de service ; il doit être aussi pratique que la voiture pour être une véritable alternative.

Thierry Mallet 
PDG de Transdev

 

Pourtant, en milieu rural, les bonnes intentions environnementales se heurtent au mur de la réalité. 1 Français sur 4 déclare ne pas pouvoir rejoindre l’offre de transports en commun à pied depuis son domicile, du fait notamment de la faible densité démographique qui n’incite pas à la mise en place d’un système de transports réguliers. Espérons que la crise, avec les déménagements qu’elle a entraînés dans des villes de taille plus moyenne, puisse être le déclencheur d’un redéploiement de l’offre de transports notamment vers des territoires enclavés !

Les habitants des zones périurbaines et rurales effectuent en moyenne

 

23km

de plus que les urbains pour leurs trajets quotidiens.

 

Ruralité et multimodalité : incompatibles ?

 

Voiture, vélo et bus doivent être considérés comme des modes de transport complémentaires auxquels tout le monde devrait avoir accès. Pourtant, la multimodalité (le fait d’emprunter différents moyens de transport en fonction du trajet) n’a pas le vent en poupe : seuls 18 % des Français « utilisent un mode de transport ou bien un autre en fonction des circonstances ». Mais pour évoluer, encore faut-il que l’environnement soit adapté...

comparatif des temps de trajet en fonction du lieu de résidence (ville de plus de 500 000 habitants, périphérie ou ville de moins de 5000 habitants) pour se rendre à la gare, chez le médecin ou dans un commerce. Les inégalités territoriales sont criantes

© Caisse des Dépôts

Temps de trajets estimés à partir de Google Maps

Des facteurs d’inégalités territoriales et de fracture sociale

 

Réalisés en voiture, les trajets quotidiens en zones à faible densité engendrent des dépenses conséquentes (carburant, assurance, amortissement et entretien du véhicule compris), qui sont parfois quatre fois plus élevées qu’en zone urbaine. Alors qu’un abonnement mensuel aux transports en commun ne représente qu’une petite part des dépenses d’un citadin, en campagne, le budget transport peut représenter jusqu’à 20 % des dépenses d’un ménage, augmentant ainsi sa vulnérabilité.

La hausse du budget mensuel lié à la mobilité et le manque de transports collectifs dans les zones rurales entraînent des conséquences sociales importantes sur certaines catégories de population. Ces phénomènes entraînent des renoncements, qui renforcent l’isolement, l’immobilité et la précarité. Les seniors de plus de 65 ans en perte d’autonomie et de moyens et les jeunes de moins de 25 ans sont principalement touchés.

plus d'un Français sur 4 déclare avoir renoncé à un déplacement au moins 1 fois lors des cinq dernières années en raison d'une absence de moyen de locomotion.
28% des demandeurs d'emploi ont renoncé au moins 1 fois à un emploi
23% des étudiants ont renoncé à des activités de loisirs
42% des seniors qui ont exprimé un renoncement l'ont fait au moins 1 fois pour un rendez-vous médical

© Caisse des Dépôts

Baromètre des mobilités du quotidien, Wimoov et la Fondation pour la Nature et l’Homme, mars 2022

Le Grand témoin : Lambert Wilson

 

 

On est totalement liés à la voiture ici.

 

L'acteur et metteur en scène est installé dans le nord de la Région Bourgogne-Franche-Comté depuis une vingtaine d'années. Il organise cet été la 3e édition du festival de musique classique « Les Millésimes de Tonnerre ». Il nous partage son expérience de la ruralité.

 

VOIR L'INTERVIEW

En action !

Dans un contexte d’urgence climatique et sociale, l’accompagnement de la transition écologique des mobilités et la protection du pouvoir d’achat des Français les plus dépendants de la voiture individuelle rendent impératifs la promotion de solutions alternatives tels que le covoiturage, l’autopartage, l’auto-stop organisé, le vélo-bus, etc. Des sujets qui font partie des prérogatives des collectivités locales depuis la loi LOM de 2019.

De la promotion à la mise en place, il y a un pas – difficile – à franchir pour les collectivités où la densité est moindre et les populations plus précaires. C’est là qu’intervient le groupe Caisse des Dépôts. En tant que catalyseur d’activités dans les territoires, le Groupe mise sur le développement de transports complémentaires pour provoquer une réaction en chaîne et faire revenir les activités, comme à travers le programme Petites Villes de demain (PVD). 

 

 

Des petites villes mobiles?

Souvent situées à proximité de grandes villes, ces communes de moins de 20 000 habitants se positionnent comme des villes d’avenir. Pourtant, pour les populations qui y vivent, se déplacer au quotidien relève souvent du défi car leur accessibilité reste très complexe. La mobilité peut constituer un des axes majeurs du projet de revitalisation du territoire.

 

La mobilité est un élément d’attractivité, c’est-à-dire de création d’emplois, de capacité à être relié, à être connecté. En conséquence, ce n’est pas la réduction des mobilités qui fait sens, mais bien d’imaginer tous les moyens possibles pour les améliorer.

Anne-Marie Idrac 
ancienne ministre, présidente de France logistique

 

« Faire venir au territoire » les services de mobilité partagée (covoiturage, autopartage, vélos en libre-service, etc.) avec une implication et un coût maîtrisé pour la collectivité est un des facteurs de la réussite de la mobilité dans les PVD. La Banque des Territoires propose des offres qui couvrent aussi bien la rénovation des ouvrages d’arts fragilisés que l’aménagement de pistes cyclables ou le déploiement de bornes de recharge électrique (IRVE) ou de stations d’avitaillement pour véhicules bioGNV ou hydrogène. Elle propose aussi, notamment grâce au Mobi Prêt, dédié au financement de tous projets liés à la mobilité du quotidien douce et décarbonée, de financer du matériel roulant de transport collectif propre. 

 

cyclistes à Tarascon-sur-Ariège qui fait partie du programme national Petites villes de demain qui comporte un volet sur les mobilités alternatives à la voiture individuelle

© Pierre Mérimée - REA - Caisse des Dépôts

La commune de Tarascon-sur-Ariège fait partie du programme « Petites villes de demain » depuis 2021, afin de l’aider à bâtir et concrétiser des projets de revitalisation, respectueux de l’environnement.

La Banque des Territoires peut également accompagner les démarches des AOM sous la forme d’un soutien aux efforts d’ingénierie en amont (comme par exemple l’étude sur l’implantation de bornes de recharges de véhicules électriques), et de mises en relation avec des opérateurs de solutions innovantes en la matière. L’objectif est d’accélérer les investissements territoriaux pour une mobilité plus durable et des territoires plus accessibles et d’être acteur du changement des pratiques en matière de mobilités.

Le Groupe s’est fortement mobilisé dans le cadre du Plan Climat en consacrant

 

3,2 

 Md€ à la mobilité verte sur 2020-2024 (dont 900 M€ de fonds propres et 2,3 Md€ de prêts).

 

Dans l’Orne, un territoire Petite Ville de Demain, plusieurs solutions de mobilité alternatives ont été mises en place :

À Tinchebray, commune de 3.000 habitants à 80 km de Caen et Alençon, une solution d’autopartage de véhicules électriques opérée par Clem’ (dont la Banque des Territoires est actionnaire à hauteur de 24%) avec 4 véhicules électriques en autopartage ouverts à la location à la demi-journée. Le Conseil Départemental propose aussi 31 véhicules en autopartage facturé à l’heure dans 6 stations.

À Domfront-en-Poiraire, commune de 4.200 habitants, l’opérateur Green On (dont la Banque des Territoires est actionnaire à hauteur de 28%) propose 10 vélos à assistante électrique (VAE) partagés. Le service est ouvert à la fois aux riverains et aux touristes avec un abonnement valable 2 jours (pour un coût maximum de 10€).
 

Des solutions de mobilité partagée

 

Afin de mieux répondre aux enjeux des collectivités en matière de transition écologique des mobilités, le Groupe et ses filiales travaillent avec les collectivités pour aboutir au bouquet de solutions les mieux adaptées. Une fois les enjeux de territoire et du réseau de l’offre de mobilité existante diagnostiqués, la méthodologie consiste à évaluer la bonne adéquation entre l’offre et les besoins pour imaginer la meilleure offre de mobilité (redessiner des lignes, placer des stations de vélos, placer des aires de covoiturage, des P+R, etc.). 
Pour plus d’efficacité, Transdev, filiale mobilité de la Caisse des Dépôts, s’est associé à l’Agence de la transition écologique (Ademe).

Le covoiturage, un transport en commun 

Face à la hausse des prix des carburants et pour lutter contre l’autosolisme, le covoiturage constitue une solution durable pour réduire le coût de la mobilité individuelle et son impact carbone, notamment en ce qui concerne les déplacements pendulaires du quotidien. Ce mode de transport est particulièrement adapté dans les zones peu denses. À travers des incitations financières, le gouvernement souhaite tripler son usage avec pour objectif de passer de 900 000 trajets par jour à 3 millions en 2027 grâce à des lignes de covoiturage avec arrêts dédiés, des voies réservées, des plateformes en ligne de mise en relation, etc. Si cet objectif est atteint, 4,5 millions de tonnes de CO2 par an, soit 1% du bilan carbone annuel de la France, pourraient être évitées.

Hors des centres-villes, cela pourrait représenter un véritable tournant dans la question des déplacements. Encore faut-il qu’il s’organise facilement ! En complément des services de covoiturage destinés aux mobilités du quotidien, les AOM peuvent souhaiter promouvoir également le covoiturage longue distance, pour des besoins de déplacements ponctuels (ex. loisirs, déplacements dans le cadre familial, etc.).

 

 

Pour faciliter cette démarche, la Banque des Territoires, la Macif (via sa filiale Macif Innovation) et la CG Scop (via son fonds d'investissement Socoden) ont investi 800 000€ en 2022 dans le développement de la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) Mobicoop, qui déploie des solutions de mobilité partagée, notamment dans les territoires ruraux et peu denses. Depuis 2018, Mobicoop déploie des services de covoiturage, d’auto-stop et de mobilité solidaire et œuvre au service des collectivités territoriales partout en France. En clair, elle agit en faveur d’un maillage plus serré sur les territoires où les solutions de mobilités font défaut, et s’intègre donc pleinement à la stratégie de lutte contre la fracture territoriale du groupe Caisse des Dépôts. Près de 2600 communes, 5 Régions et 300 entreprises sont engagées dans la mobilité partagée via Mobicoop.

Depuis 2015, le groupe Transdev soutient Rezo Pouce qui propose des trajets du quotidien entre voisins. En faisant de l’innovation un axe stratégique, Transdev expérimente sur le terrain les nouvelles formes de mobilité. Intermodalité, optimisation des moyens de transport… Rezo Pouce et Transdev jouent la complémentarité pour tenter d’étoffer l’offre. En 2021, les sociétaires de Rezo Pouce, ont choisi de rejoindre Mobicoop qui ne font désormais plus qu’un.

logo de l'application jumelée de Rezo Pouce et Mobicoop

 

Découvrir le portail mobilité de la Banque des Territoires

 

Zoom sur... comment la ligne 407 évite les bouchons

Transdev opère un car express de type « bus à haut niveau de service » plusieurs fois par jour entre Créon (moins de 5 000 habitants) et Bordeaux pour le compte de la Région Nouvelle-Aquitaine. Idéal pour échapper aux embouteillages et pour lutter contre l'autosolisme.

logo de l'opérateur de mobilités Transdev filiale de la Caisse des Dépôts

 

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Crédit © Corinne Falhun et Lola Lanoy / Caisse des Dépôts

C’esTADire ?

Le Transport à la Demande (TAD) s’impose également comme une solution économique, pratique et simple, pour permettre aux usagers de se déplacer facilement. Il permet de relier les différents pôles du territoire.
Transdev, en tant qu’exploitant du réseau de bus de la ville du Havre, propose également un service de transport à la demande en périphérie de la ville. Ce complément de service prend la forme d’un arrêt à la demande géré via une application (possibilité de « réserver » le passage du bus alors qu’il ne s’arrête pas). La solution idéale lorsque l’offre de transports est limitée, même en périphérie de certaines agglomérations de petites tailles ! 

Transdev mène une expérimentation avec Avesnois Mobilités dans le bassin de vie de Fourmies (dans le département du Nord) qui vise à désenclaver cette zone rurale, où le taux de chômage est élevé et où l’accès aux transports reste difficile. Ce bouquet de solutions de mobilité existe depuis 2018. Parmi elles : le transport de proximité, pour se déplacer d’arrêt à arrêt au sein de la communauté de communes du Sud Avesnois, comprenant le matin, les arrivées en gare pour les trains à destination de Lille, ainsi que les retours le soir. Dans un souci de service à la population, ce service dessert les établissements de santé de la Communauté de Communes dans la journée.
Des vélos à assistance électrique sont disponibles pour parcourir de courtes distances quotidiennes ou occasionnelles, pour le travail ou les loisirs. 
Avesnois Mobilité permet, en partenariat avec le Syndicat mixte intermodal régional de transports (SMIRT), d’accéder à la plateforme Pass Pass Covoiturage, spécialiste du covoiturage en zone rurale.
 

Favoriser la marche et le vélo

 

Les mobilités du quotidien peuvent aussi être organisées selon une logique de courtes distances. Longtemps délaissés par les politiques publiques face au « tout-automobile », les modes actifs, tels que la marche à pied, le roller ou le vélo (qui font appel à l’énergie musculaire humaine), retrouvent aujourd’hui un rôle important dans la mobilité. Ces déplacements, aussi bon pour la santé que pour l’environnement, s’articulent autour d’autres modes de déplacements tels que les transports en commun, le covoiturage ou l’autopartage dans le cadre d’une politique intermodale. 

Selon une étude de la chaire d’économie urbaine de l’Essec pour la Banque des Territoires, l’intercommunalité apparaît comme l'échelle la plus pertinente pour le développement des modes actifs afin de s’assurer de la continuité intercommunale des itinéraires et pistes cyclables protégées.

 

Lire l'étude

 

Car la question des infrastructures (trottoirs aménagés, zones de parking à vélo sécurisées, etc.) est primordiale, notamment en zone rurale. La Banque des Territoires et plusieurs partenaires bancaires accompagnent la société française GéoVélo, pionnière de l’optimisation des parcours à vélo qui a réalisé une levée de fonds majeure à 3,8 M€ en 2022. Ce GPS du vélo répertorie les itinéraires les plus sécurisés avec aménagements cyclables et les voies à faible circulation. Créée en 2010, la société compte bien participer à l'optimisation de l’investissement des villes dans la création de nouvelles infrastructures cyclables pour répondre à une demande croissante. GéoVélo est devenu un acteur majeur de la transition vers une mobilité bas carbone.

Desservir des endroits isolés…en s’adaptant à la géographie du territoire 

Crédit © Compagnie Océane

Côté mer, la Compagnie Océane, filiale de Transdev, a été désignée par la Région Bretagne pour sept ans pour assurer la desserte des îles du Morbihan de Groix, Belle-île-en-Mer, Houat et Hoëdic. La liaison quotidienne en bateau depuis Quiberon et Lorient permet aux îliens (travailleurs, écoliers, etc.) de se rendre facilement sur le continent.

Crédit © Transdev

Côté montagne, Transdev assure les liaisons vers les stations de ski comme au Grand Bornand, à Saint-Jean-de-Sixt, La Clusaz et Manigod grâce au skibus des Aravis pour se déplacer dans le centre ou au pied des pistes.

 

Et maintenant?

 

Offrir des solutions de mobilité alternatives, c’est lutter contre l’isolement social, contribuer à réduire les émissions de CO2 et, par extension, favoriser l’accès à l’emploi. Dans un contexte social tendu où la demande de services publics est forte, il faut à tout prix éviter les solutions vécues comme « imposées de l’extérieur » ou « venues d’en haut ». Pour cela, l’idéal est de pouvoir proposer un « bouquet de solutions » complémentaires les unes des autres qui pourront participer au désenclavement de certains territoires périurbains. La transformation des formes de déplacements, années après années, apparaît inévitable. 

En lien avec la démarche ERC « éviter – réduire – compenser », une des solutions est d'éviter les déplacements quand cela est possible. Autorités publiques et entreprises incitent de plus en plus les employés qui le peuvent à faire du télétravail et développent quand cela est possible des espaces de coworking. Cette mesure est particulièrement adaptée aux territoires situés à proximité d’un bassin d’emploi important.

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