Etude : les collaborateurs étrangers dans les PME-ETI industrielles françaises

Bpifrance

Entreprise

Dans un secteur en tension de recrutement comme l'industrie, et à l’heure où la France souhaite accélérer sa réindustrialisation, quel est le recours des entreprises à la main d'œuvre étrangère ? L’étude de Bpifrance Le Lab décrypte des besoins de recrutement dans l’industrie et analyse le recours aux collaborateurs étrangers.

62 % des dirigeants de PME-ETI industrielles déclarent rencontrer des difficultés de recrutement, et pour 64 % d’entre eux, elles sont structurelles et antérieures à la crise sanitaire. Dans l’industrie, secteur en tension depuis plus de 10 ans, la main-d’œuvre étrangère est-elle une solution considérée par les entreprises ? Bpifrance Le Lab a mené l’enquête auprès de 2 454 PME de plus de 10 salariés et ETI industrielles.

 

Quelques enseignements de l’étude :

  • 49 % des dirigeants de PME-ETI industrielles ont recruté des collaborateurs étrangers dans les 5 dernières années et 29 % vont y avoir recours dans les 5 prochaines ;
  • Le recrutement de collaborateurs étrangers est davantage le fait d’entreprises de taille intermédiaire (94 % des ETI de plus de 1 000 salariés, 77 % des ETI de 250 à 999 salariés) que de PME (69 % des PME de 50 à 249 salariés, 42 % des PME de 10 à 49 salariés) ;
  • Les dirigeants sont tributaires de la répartition des étrangers sur le territoire : ceux qui y recourent le plus sont implantés dans des territoires où la part d’étrangers est la plus forte par rapport à la moyenne nationale (Ile-de-France, PACA) ;
  • Les filières industrielles qui recrutent le plus de collaborateurs étrangers sont la transformation et le traitement des déchets, la mode et le luxe, la construction, la mine et la métallurgie ;
  • Parmi les freins au recrutement de collaborateurs étrangers, la barrière de la langue (62 %) et les difficultés administratives (53 %) sont les plus citées.

Partout dans le monde occidental on signale une difficulté particulière à recruter dans l’industrie. La perte de croissance est importante, et pas seulement en France. Nous avons voulu par conséquent connaître la position des industriels des territoires sur la question de l’augmentation de l’immigration professionnelle en France. Les résultats de l’étude montrent un paysage assez équilibré d’opinions, 32 % des dirigeants de PME-ETI industrielles souhaitant recourir plus à l’immigration de travail, 38 % déclarant ne pas savoir, et le reste (30 %) ne le souhaitant pas et préférant soit robotiser, soit réduire la production en s’adaptant aux effectifs disponibles. L’étude montre, en tout état de cause, la relation séculaire qui s’est établie entre industrialisation et immigration.

Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance