Dossier

Chère énergie !

Trois ans de guerre en Ukraine ont profondément bouleversé nos habitudes en termes de production, de consommation et d’importation d’énergie. Comment notre pays a-t-il pris le virage pour s’adapter à ce contexte, tout en continuant à décarboner notre production ?

  • ELECTRICITE
  • TRANSITION ENERGETIQUE
  • Energie et environnement

Le tour de la question

La facture est salée. Près de trois ans après la hausse brutale des prix de l’énergie observée en France à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, les prix de l’énergie restent élevés pour les particuliers et les entreprises – même si on peut noter une baisse en ce début d’année 2025.

Des prix qui grimpent en flèche, pour des produits en grande partie importés : la situation n’est pas sans rappeler les chocs pétroliers de 1973 et 1979 : dans un contexte de la guerre du Kippour en 1973, les pays producteurs de pétrole baissent volontairement la production, ce qui aboutit à un choc d’offre. Le conflit en Ukraine produit à peu près les mêmes effets, cette fois sur le gaz.

 

Philippe Bihouix

Le Grand témoin : Philippe Bihouix, ingénieur et co-auteur de la bande dessinée Ressources – Un défi pour l’Humanité © Casterman 2024

Écouter l'interview

 

La facture énergétique nationale baisse fortement à 55,6 Md€ (-20% par rapport à 2023)  

Plusieurs chiffres montrant l'évolution de la facture énergétique française, dont une forte baisse en 2020 à 25 milliards d'euros et un pic en 2022 à 116,3 Md €

Exportations d’électricité +5,1Md€ (89 TWh nets) 
L'énergie représente : 9,5 % du budget des ménages  
Répartition : énergie pour le logement 1744€ + carburant 1808€ , soit 3140 € de facture moyenne annuelle des ménages français en énergie (en 2023) 
chaque habitant consomme 3,8 tonnes de CO2 liées à la combustion d’énergie (-6% en 2023 par rapport à 2022) 
(sources : RTE et rapport annuel du commerce extérieur de la France en 2024n les Chiffres clés de l’énergie 2024, SDES, Bilan énergétique de la France ; Insee, Comptes nationaux)

Caisse des Dépôts / VectorMine AdobeStock

sources : RTE ; chiffres clés de l’énergie 2024 ministère de la transition écologique ; SDES, Bilan énergétique de la France ; Insee, Comptes nationaux

Cet épisode nous rappelle combien nous sommes dépendants : les prix de l’énergie fluctuent au gré du contexte international. C’est évidemment vrai pour les prix des carburants mais cela peut l’être également pour la production d’électricité. A l’hiver 2023, alors que le parc nucléaire français était en maintenance, on a même craint qu’une pénurie de gaz engendre des délestages – c’est-à-dire des coupures d’électricité, organisées sur le territoire national afin d’éviter une saturation de l’alimentation électrique. Toutefois en 2024, la France a retrouvé un haut niveau de production d’électricité, identique à celui de 2019.

Évolution de la moyenne des prix de l'électricité entre 2020 et 2024 en France  
Janvier 2020 : 37 €/MWh 

Janvier 2021 : 59 €/MWh 

Janvier 2022 : 211 €/MWh 

Janvier 2023 : 132 €/MWh 

Janvier 2024 : 81 €/MWh 
Le prix moyen de l'électricité le plus élevé sur la période a eu lieu au mois d'août 2022 pour un total d'environ 493 euros par mégawatt heures.

Caisse des Dépôts

 

Ecowatt, la météo de l’électricité
Consommer au meilleur moment et réduire les risques de coupure : voici l’objectif d’EcoWatt, un dispositif permettant de signaler les périodes de tension sur le système électrique français. Ce dispositif, mis en place par RTE, permet de consulter en temps réel la météo de l’électricité, pour une consommation responsable. Sur le site et l’appli, chaque journée est classée selon un code couleur :

  • Vert : niveau de consommation raisonnable.
  • Orange : niveau de consommation élevé.
  • Rouge : consommation anormalement élevée, avec risque de coupure d’électricité.

En cas de tension sur le réseau électrique, les particuliers, entreprises et collectivités sont invités à limiter leur consommation, pour soulager le réseau afin de ne pas subir d’éventuels délestages. Des conseils sont également donnés sur les différentes manières de gérer sa consommation, selon que l’on est en période verte, orange ou rouge.

 

 

 

Quelles énergies pour quels besoins ?

En France, le mix énergétique – ou bouquet énergétique – désigne la répartition des différentes sources d’énergies primaires consommées. Son étude permet de réguler la dépendance et d’observer la part des énergies fossiles et des énergies décarbonées, afin d’orienter la politique énergétique du pays et la transition vers des ressources durables et naturelles.

Le mix énergétique (aussi appelé bouquet énergétique) désigne l’ensemble des sources d’énergies primaires (gaz naturel, nucléaire, pétrole, hydraulique, solaire, etc.) exploitées pour les besoins de consommation d’un pays. 
La répartition du mix énergétique primaire français en 2022 : 
36% de nucléaire ; 
30% de pétrole ; 
16% de gaz naturel ; 
15% d’énergies renouvelables ; 
3% de charbon. 

Crédit Caisse des Dépôts

(source : Chiffres clés de l'énergie - Édition 2023 - Ministère de la Transition Énergétique)

En somme, plus le pays sera capable de produire de l’énergie renouvelable, moins il risquera de devoir faire appel aux énergies les plus coûteuses (et les plus polluantes). Une manière de tirer les prix de gros vers le bas, tout en opérant la bascule vers les énergies renouvelables… et la souveraineté énergétique.

 

 

L’EPR de Flamanville (Manche), réacteur de nouvelle génération, a été accordé au réseau électrique national en décembre 2024. Il devrait tourner à plein régime à partir de l’été 2025, et produire assez d’électricité pour alimenter deux millions de foyers. Produire plus est une manière de s’assurer contre les pénuries.
Le programme France 2030 relance la filière nucléaire en accélérant l’innovation, et vise à faire émerger de nouveaux réacteurs nucléaires de petite taille. Cet effort répond au besoin de décarbonation de l’énergie, avec l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, il porte aussi l’enjeu de la formation aux métiers du nucléaire : ingénierie, génie civil, essais et contrôle, chaudronnerie-tuyautage soudage… On estime les besoins de recrutements de la filière nucléaire à 100 000 d’ici à 10 ans.
Dans le même temps, si la centrale thermique de Saint-Avold (Moselle) a redémarré en novembre 2024 à la demande de RTE pour faire face à un système en tension, les deux dernières centrales de ce type en France, très émettrices de CO2, devraient fermer au plus tard en 2027, suite à la décision stratégique de sortir définitivement du charbon dans le cadre des objectifs de la stratégie nationale bas carbone (SNBC).

 

 

 

Dans le cadre de l’Accord de Paris, le Conseil européen s’est fixé l’objectif, à l’horizon 2030, de réduire d’au moins 30 % ses émissions de gaz à effet de serre, par rapport à 1990. En 2023, en France, les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont baissé de 5,8 % par rapport à 2022, soit 31 % sous leur niveau de 1990, d’après le rapport du Haut Conseil pour le climat. Mais les grands secteurs de l’économie française doivent encore poursuivre leur décarbonation. Energie, bâtiment, agriculture, transports, industrie… si plusieurs grands secteurs ont vu leurs émissions diminuer en 2023 du fait d’efforts de décarbonation, l’enjeu reste important dans l’industrie car ces baisses sont liées à la moindre production industrielle. La réindustrialisation nécessitera l’électrification des procédés, et la production de chaleur et d’électricité décarbonés.
La loi énergie-climat – adoptée en 2019 pour répondre à l’urgence climatique et aux Accords de Paris inscrit l’objectif de neutralité carbone en 2050. Le texte fixe le cadre, de la politique énergétique et climatique de la France. Il porte notamment sur la sortie progressive des énergies fossiles et le développement des énergies renouvelables, la lutte contre les passoires thermiques, et la régulation du secteur de l’électricité et du gaz.

 

 

La valse des prix

Si les prix de l’énergie fluctuent logiquement en fonction de l’offre et de la demande, en France, l’électricité provient majoritairement des centrales de production (notamment nucléaires). Même si les fournisseurs produisent eux-mêmes une bonne partie de l'électricité, le marché de gros joue un rôle central sur la formation des prix pour les entreprises et particuliers. Ce marché de gros permet aux producteurs et fournisseurs d’électricité d'acheter l’énergie la veille pour le lendemain – c’est le marché spot – ou bien pour les jours, mois ou années à venir – marché à terme.

 

La règle des trois tiers
Pour les particuliers, la facture se divise en trois : le prix de production de l’électricité, le prix de sa distribution (transport), et les taxes. Si les industriels bénéficient de frais d’acheminement et de taxes moindres, le prix de production est le même pour tous : il est déterminé par le marché de gros.

Au sein de l’Union européenne, le prix de gros est déterminé par la dernière centrale appelée. Le gaz étant une énergie flexible et aisément mobilisable, l'équilibre entre offre et demande d'électricité est souvent réalisé par un recours au gaz. En conséquence, les prix du gaz ont fortement tiré les prix européens de l'électricité à la hausse en 2022.

Crédit Caisse des Dépôts / VectorMine AdobeStock

536.5TWh

C’est la production d’électricité française en 2024 d’après RTE, gestionnaire du réseau haute tension.

Elle atteint son plus haut niveau depuis 5 ans. Une performance qui découle de trois facteurs, selon RTE :

  • Un « redressement rapide » de la production nucléaire après un niveau historiquement faible en 2022 et une reprise progressive en 2023 ;
  • Une production hydraulique exceptionnelle avec 74,7 TWh, soit l'un des plus hauts historiquement ;
  • La croissance soutenue de la production des filières éolienne et solaire, qui a permis pour la première fois de franchir le seul de 95 % d’électricité d’origine bas carbone. En effet, la production renouvelable a atteint un record de 148 TWh, dont un tiers provenait de l’éolien (48,6 TWh).

Pour protéger les Français de la hausse sans précédent des prix de l’électricité, le gouvernement a mis en place en 2022 un bouclier tarifaire, en baissant les taxes sur l’électricité pour limiter la hausse des tarifs réglementés de revente d’électricité. Ce gel a pris fin en février 2025.

La décarbonation des secteurs fortement émetteurs en gaz à effet de serre – tels que les transports, le bâtiment, l’industrie – nécessitera de basculer de l’énergie fossile à l’électricité : changer les voitures thermiques pour des voitures électriques, installer des pompes à chaleur au lieu du chauffage au gaz ou au fioul… Le besoin en électricité décarbonée devrait être d’autant plus important dans les années à venir.

Un peu d’Histoire :
la libéralisation des marchés de l’électricité et du gaz

1946 : Loi sur la nationalisation de l’électricité et du gaz : EDF et GDF sont créées et rassemblent sous le contrôle de l’État une majorité d’entreprises privées du secteur.
1996 : La directive européenne sur l’électricité (suivie en 1998 de celle sur le gaz) pose les principes du futur marché européen de l’énergie. Objectif : sécuriser l’approvisionnement des pays européens en électricité et en gaz naturel, et rendre l’énergie accessible à tous sous l’effet de la mise en concurrence.
1999 : Les entreprises grandes consommatrices peuvent choisir leur fournisseur.
2004 : Séparation des activités de production, transport, distribution et fourniture d’énergie.
2007 : Ouverture totale marché de l’énergie à la concurrence pour les particuliers, entreprises et collectivités – fin du monopole d’EDF et GDF. Des fournisseurs alternatifs apparaissent sur le marché, les particuliers peuvent comparer les offres.
2014 : Le tarif réglementé de vente (TRV) d’électricité pour les professionnels consommant plus de 30 MWh par an est supprimé au profit d’offres de marché.
Décembre 2020 : Fin du TRV de gaz pour les professionnels.
2023 : Fin du TRV de gaz pour tous les consommateurs.

 

 

Le Grand témoin : Philippe Bihouix

 

Philippe Bihouix

 

 

On utilise mal les ressources car on a longtemps été peu contraints

 

Philippe Bihouix
ingénieur et co-auteur de la bande dessinée “Ressources” avec Vincent Perriot (Casterman).

 

 

Ecouter le témoignage

 

 

En action !

S’engager au cœur des territoires pour « accélérer la transformation écologique et pour contribuer à offrir une vie meilleure pour toutes et tous » : telle est la raison d’être du groupe Caisse des Dépôts, qui se veut naturellement moteur dans la mise en place de moyens pour produire de manière durable une énergie propre. Afin de limiter nos émissions de gaz à effet de serre et atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, la Caisse des Dépôts participe à la création et à la pérennisation des infrastructures énergétiques via le financement de la construction, l’exploitation ou l’expansion de parcs éoliens, de centrales d’énergie géothermique et de biomasse, ou encore d’installations photovoltaïques.

Le Groupe finance, produit et transporte l'énergie.

Les énergies renouvelables se développent massivement, c’est une tendance pérenne dans le monde.

Emmanuel Legrand

directeur de la transition énergétique et écologique à la Banque des Territoires

 

 

Financer l'énergie

Concrètement, depuis 2017, la Caisse des Dépôts émet des obligations vertes et durables. Contrairement aux obligations traditionnelles, qui financent l’ensemble des activités d’un émetteur et le refinancement de sa dette, ces obligations financent des investissements ayant spécifiquement des impacts environnementaux et/ou sociaux.

Près de 1 292 000 MWh produits par les infrastructures d’énergie verte chaque année, soit l’équivalent de la consommation moyenne annuelle d’électricité de 240 000 ménages français, sont financés grâce aux obligations vertes émises par la CDC. 

Si vous souhaitez continuer et lire nos vidéos,
vous devez nous donner votre accord en cliquant sur le bouton ci-dessous.

Crédit Caisse des Dépôts

Pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables, la Banque des Territoires investit avec un portefeuille constitué de projets éoliens, photovoltaïques et hydroélectriques et de stockage de l'énergie :
 

1.5 Md€

dans le cadre du plan stratégique de la Banque des Territoires à 2028 pour accompagner la mise en place du nouveau mix énergétique décarboné. 

6630 MW

de puissance nouvelle d’énergie renouvelable

181

mâts d’éoliennes dont le démantèlement est garanti à la Caisse des Dépôts dans le cadre des consignations

Le projet d’éoliennes en mer de Dieppe-Le Tréport, développé par EMDT, Ocean winds (Engie), Sumitomo Corporation et la Banque des Territoires, participe non seulement à la consolidation d’une filière française, mais contribue aussi à l’atteinte des objectifs français de développement des énergies renouvelables pour des territoires durables et attractifs. Les éoliennes, construites au Havre, seront installées en 2026 pour une mise en service prévue à la fin de cette même année.

Le parc, situé à 15 km au large de Le Tréport et à 17 km de Dieppe, comptera 62 éoliennes qui alimenteront chaque année près de 850 000 personnes en électricité : soit l’équivalent des deux tiers de la population du département de la Seine-Maritime.
 

Crédit EMDT / Dieppe-Le Treport

Chantier d'éoliennes en mer Dieppe / Le Tréport

Un ouvrier installe des panneaux photovoltaïques.

Crédit Dusan Petkovic - Adobe Stock

La Banque des Territoires a signé en novembre 2024 un partenariat avec le développeur de centrales solaires Reden. La plateforme d’investissement Reden Territoires vise à financer sur trois ans des projets d’installation de panneaux solaires sur toitures et au sol, d’une capacité totale de 900 MW.

Reden se positionne notamment sur les projets situés sur la même parcelle qu’une production agricole. Une installation agrivoltaïque doit contribuer durablement au maintien ou au développement d'une production agricole : en offrant des revenus additionnels aux agriculteurs pour l’entretien du site, mais aussi une protection des cultures et des animaux face aux aléas climatiques et une réduction de l’évapotranspiration.

Un des axes du Plan Climat de Bpifrance, lancé en 2020, consiste à accompagner le développement des énergies décarbonées, via notamment le prêt EnR, et contribuer à la croissance de champions internationaux. Ce soutien intervient en plusieurs phases, dont la première consiste à développer des filières émergeantes, telles que le biogaz, l’agrivoltaïsme, le solaire flottant et les réseaux de froid ; ainsi qu’à accompagner des modèles d’affaires innovants visant à permettre aux entreprises de faire usage de davantage d’énergies renouvelables, comme l’autoconsommation, le stockage, etc.

La banque publique d’investissement accompagne ensuite la phase d’avant-projet (en préfinançant plusieurs opérations) puis, le cas échéant, finance un projet adapté. Enfin, elle mobilise l’ensemble de ses dispositifs pour accompagner la croissance et l’export des projets à l’international.

 

Le Plan climat en chiffres (entre 2020 et 2024) :

6 Md€ pour des projets EnR
2,5 Md€ de prêts verts accordés

source : Bpifrance

 

Bpifrance investit également en fonds propres comme, par exemple dans Elyse Energy, une entreprise industrielle française pionnière dans le déploiement de carburants durables et de matières premières bas-carbone. Grâce à la production d’hydrogène vert et au captage de CO2, Elyse Energy produit localement du e-méthanol et des carburants d’aviation durables pour ses clients, à savoir, des industriels, des opérateurs maritimes et des compagnies aériennes. Reconnus parmi les plus avancés au monde, les projets d’Elyse Energy répondent aux objectifs français et européens de décarbonation et de réindustrialisation verte inscrits notamment dans le Pacte vert pour l’Europe et ses déclinaisons sectorielles, les règlements ReFuelEU Aviation ou FuelEU Maritime.

Si vous souhaitez continuer et lire nos vidéos,
vous devez nous donner votre accord en cliquant sur le bouton ci-dessous.

logo stoa

STOA, véhicule d’investissement filiale de la Caisse des Dépôts et de l’Agence française de développement, est destiné à financer des infrastructures nouvelles ou existantes dans les pays en développement. 

Il agit dans cinq domaines concourant à une amélioration de la vie des populations : énergie, transport, environnement, télécom et social. Les projets soutenus sont menés en Afrique, en Amérique latine et en Asie. 

2219MW

d’énergie renouvelable installés entre 2018 et 2023

69%

des investissements de STOA ont lieu dans le secteur de l’énergie 

 

 

Produire l'énergie

logo cnr

CNR, La Compagnie nationale, du Rhône produit de l’électricité 100 % renouvelable.

En 2024, la production hydroélectrique de CNR sur le Rhône a atteint 16,6 TWh, soit un quart de l’hydroélectricité de la France.

18,4TWh

d’électricité produits par CNR en 2024 (dont 16,6 TWh hydraulique / 1,8 TWh éolien et solaire) 

4000MW

de puissance installée

Centrale de Sarenne installée à Bourg d'Oisans (Isère).

Crédit Filmatik/CNR

Centrale de Sarenne à Bourg-d'Oisans (Isère)

Le barrage a été mis en service fin 2024 dans les Ecrins : la centrale de la Sarenne, installée à Bourg-d’Oisans (Isère) a été aménagé par CN’AIR, filiale de la Compagnie nationale du Rhône (CNR). Cet aménagement hydraulique de haute chute (735 mètres) prévoit une production annuelle de 36 GWh, qui devrait couvrir les besoins en électricité renouvelable de 16 000 habitants.

 

 

Zoom sur... la géothermie pour un réseau de chaleur renouvelable et local 

 

Face à la flambée des prix de l’énergie, le réseau de chaleur renouvelable s’impose comme une solution incontournable, durable et abordable. À Garges-lès-Gonesse, la Ville, en lien avec Coriance, déploie un réseau de géothermie pour alimenter des milliers de logements et de bâtiments publics. Une réponse concrète aux enjeux économiques et écologiques.

 

 

logo suez

Suez produit 7,3 Twh d’énergie chaque année dans le monde.

En Europe, Suez est en capacité de fournir de l’électricité à plus d’1,5M de personnes grâce à la valorisation énergétique des déchets ménagers.

Grâce à sa production de biogaz, Suez fournit l’équivalent de 400 000 personnes.

 

En 2024, Suez a lancé à Créteil (94) la construction de la plus grande station de production et de distribution d’hydrogène renouvelable en France, avec le Syndicat mixte de traitement des déchets urbains du Val-de-Marne (SMITDUVM), SIPEnR et la Banque des Territoires. La future station de production et de distribution d’hydrogène produira une tonne d’hydrogène par jour à partir de la valorisation énergétique des déchets.

 

 

 

Transporter l'énergie

Rte est le plus important réseau d’Europe, avec :

105817km

de lignes électriques

258481

pylônes électriques en exploitations (au 10 juin 2024), dont près de 85 000 à très haute tension

1,6 M

de kilomètres de lignes électriques maillent le pays, entre réseau de transport et réseau de distribution.

 

 

NaTran (ex-GRTgaz) garantit la continuité d’acheminement du gaz naturel,

maîtrise la sécurité de ses infrastructures et adapte son réseau aux besoins des territoires tout en intégrant les gaz renouvelables.

32000km

de canalisations de gaz

731

unités de méthanisation injectent du biométhane dans les réseaux existants

1232

projets d'injections sont inscrits dans le registre de capacité et devraient voir le jour prochainement

Les canalisations qui amenaient le gaz naturel depuis les frontières terrestres et maritimes de la France jusqu’aux collectivités et aux industriels, transporteront demain de nouvelles molécules. « Nous observons un double phénomène : d’une part, la baisse de consommation de gaz du fait de la sobriété, de l’efficacité et de la conversion de certains usages vers l’électricité et la biomasse notamment. D’autre part, la production de biométhane locale se développe, et le marché de l’hydrogène se développe également. Mais le réseau, lui, est déjà bien maillé : nous avons peu d’investissements à faire pour accueillir le biométhane jusqu’à 100% de la consommation française et nous allons profiter de la baisse du besoin pour convertir une partie des canalisations vers l’hydrogène, en adaptant leurs conditions d’exploitation, et en remplaçant seulement certains équipements tels que les vannes et les compteurs, » explique Anthony Mazzenga, directeur du développement de NaTran. 

A l’instar du secteur photovoltaïque, NaTran travaille aussi avec des agriculteurs : leurs effluents d’élevage et résidus de cultures, et également les biodéchets de collectivités et stations d’épurations, deviennent du biométhane à l’issue d’un processus de méthanisation. Le digestat (c’est-à-dire les résidus) sont utilisés comme un engrais biologique. L’énergie générée, elle, est injectée dans le réseau et les agriculteurs bénéficient d’un tarif d’achat pour rentabiliser leur investissement dans le méthaniseur – pour lequel ils peuvent se regrouper. Fin 2024, plus de 700 installations de biométhane injectent dans le réseau, majoritairement exploitées par des agriculteurs français. 

NaTran œuvre en outre à développer d’autres filières de production de gaz renouvelable : la pyrogazéification – qui valorise les déchets solides tels que ceux de bois ou les flux ménagers ne pouvant être recyclés – ou encore la gazéification hydrothermale, dont l’objectif est de transformer les flux liquides, boues de station d’épuration et effluents de l’industrie, en gaz tout en recyclant les minéraux.  

 

 

Stocker l’énergie que nous produisons

Côté innovation technologique, si le stockage de l’énergie est un enjeu, il faut aussi construire des infrastructures permettant aux énergies renouvelables de prendre une plus grande place encore dans notre mix énergétique. Permettre des circuits courts dans l’énergie, comme c’est le cas dans l’alimentaire, pourrait faciliter l’acceptation de ces nouvelles installations, selon Emmanuel Legrand : « Les travaux menés sur l’autoconsommation permettront aux collectivités locales qui accueillent ces installations d’énergies renouvelables ainsi qu'aux riverains de donner du sens à ces projets, en achetant l’électricité produite près de chez eux ».

 

Près de La Rochelle, les panneaux photovoltaïques du futur éco-quartier Bongraine permettront à ses habitants de bénéficier d'une électricité moins chère que les prix du marché, grâce à une boucle d'auto-consommation collective :

 

 

 

Consommer moins mais mieux

On s’en doute, mais cela va mieux en le disant : pour atteindre nos objectifs nationaux en termes de neutralité carbone, on ne peut pas compter sur les seules technologies : il nous faudra également concéder des efforts en matière de consommation d’énergie. Les prêts consentis aux collectivités par la Banque des Territoires exigent par exemple, qu’un bâtiment scolaire rénové dans le cadre du programme Edurénov puissent observer une économie d’énergie de 40 % au moins après travaux.

Est-ce l’urgence écologique ou économique qui a incité de nombreuses collectivités à éclairer leur ville différemment ? Toujours est-il que depuis 2022, « nous avons observé que les collectivités cherchaient à faire des économies d’énergie, notamment via des demandes de financement de projets d’éclairage public plus vertueux : qu’il s’agisse de changer les ampoules pour de la basse consommation ou pour des leds, ou bien de rénover totalement le réseau : la tendance est assez claire », note Gil Vauquelin, directeur de la transformation écologique à la direction des prêts de la Banque des Territoires.

14%

de l'activité totale de la Banque des Territoires en 2023 a concerné la rénovation énergétique 

 

 

Et maintenant ?

En accompagnant les collectivités dans l’ingénierie de projet, on peut aussi mêler les solutions innovantes et performantes aux réflexions économique et philosophiques : pour Emmanuel Verlinden, expert air climat énergie et économie circulaire pour Citadia (société du groupe SCET), « la question n’est pas tant de savoir combien je consomme, mais de combien ai-je réellement besoin ? Et dans ce que je consomme, comment faire en sorte d’utiliser un mix optimal en fonction des ressources locales ? »

Citadia accompagne notamment la ville d’Amiens et Amiens Métropole dans la sensibilisation de ses agents à la sobriété. Depuis plusieurs années, la collectivité est engagée dans la démarche Territoire engagé transition énergétique (TETE) de l'ADEME, couvrant plusieurs thématiques telles que la mobilité, l’approvisionnement en eau, la gestion des déchets et la planification territoriale. La crise énergétique a servi de catalyseur pour la sobriété : « les impacts budgétaires ont convaincu élus et managers de la nécessité d’agir pour la transition énergétique, en particulier dans un contexte de budgets contraints », souligne Marie Collonvillé, responsable Transition Écologique et Énergétique à Amiens Métropole. Le réseau de chaleur urbain, exploité en société d’économie mixte à opération unique (SEMOP), atteint aujourd’hui un taux d’énergies renouvelables supérieur à 60 %, grâce à une diversité de sources de production de chaleur permettant un meilleur contrôle des coûts.

Dans le même esprit, des mesures concrètes ont été mises en place :
•    La température des piscines et gymnases a été abaissée d’un degré ;
•    La période de chauffe des bâtiments publics démarre plus tard, tout en veillant à préserver le confort dans les crèches et les écoles ;
•    L’électricité produite par les panneaux photovoltaïques est désormais majoritairement autoconsommée plutôt que réinjectée dans le réseau, afin de mieux maîtriser l’impact des fluctuations tarifaires.

Ces efforts combinés ont permis à la collectivité d’économiser 800 000 euros en un an. Une preuve par l’exemple que la sobriété énergétique, loin d’être une contrainte, peut être un levier permettant de conjuguer transition écologique et optimisation budgétaire.
 

Les Grands dossiers précédents

Crédit © visuel réalisée à l'aide de l'IA / FireFly / Julien Rodiet / Rafael Dib

JANVIER 2025

Il sera une fois… 2050

2050, c’est dans 25 ans, le temps d’une génération. Projetons-nous dans la France du futur, une France qui donne envie [...]

> Lire la suite

Crédit © Lam-Vi / Caisse des Dépôts

OCTOBRE 2024

A qui profite l’épargne ?

Souvent décrit comme "le placement préféré des Français", le Livret A bat des records de collecte. Au bénéfice de qui ? [...]

> Lire la suite

Crédit © Adobe Stock / Robert / Julien Rodiet

SEPTEMBRE 2024

Littoral : s'adapter contre vents et marées

Les littoraux sont en première ligne du changement climatique, avec l'érosion et la montée des eaux [...]

> Lire la suite

 

 

Vous aimez nos Grands dossiers ?

Épargne, logement, santé, formation, éducation… Tous les deux mois, retrouvez un dossier complet sur une thématique clé pour l’avenir de notre pays.

 

Découvrir nos dossiers

S’abonner