25 ans, le temps d'une génération
La France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, et à réduire de 50 % sa consommation d’énergie finale. C’est aussi l’année fixée pour le zéro artificialisation nette, la loi dite « ZAN » selon laquelle aucun m2 du territoire ne peut être imperméabilisé sans que soit « rendue » à la nature la même surface. On sera aussi 15 ans après 2035 et l’interdiction à la vente de véhicules à moteur thermique en Europe. Ces décisions impliquent des changements de mode de vie car elles vont modifier profondément notre paysage et notre environnement au quotidien. Charge à chacun d’entre nous d’agir !
En
2050
on ne voyagera peut-être pas en taxi volant, on ne se nourrira pas de pilules et l’intelligence artificielle aura sans doute en partie remplacé l’Homme dans certains métiers. Rien n'est moins sûr.
Ce que nous savons, de manière à peu près sûre, pour la suite du XXIe siècle, c'est que le climat va continuer de se réchauffer, la population va vieillir et les technologies numériques vont prendre plus de place. Si certaines décisions de long terme sont déjà prises, il reste encore beaucoup à faire pour tracer un avenir plus reluisant à notre cher pays. Quel futur souhaitons-nous vivre ? Quelle société voulons-nous laisser à nos enfants, neveux, petits-enfants ? Des questions simples aux réponses complexes (et multiples !)
Ceci n’est pas une prévision de l’avenir (nous n’avons pas sorti notre boule de cristal !) mais une présentation des futurs possibles.
Retrouvez Kevin pour une nouvelle aventure dans son quotidien en 2050.
Tous urbains
Kévin se sent bien chez lui à Orléans. Depuis que sa fille Kayla a pris son indépendance, il occupe un deux-pièces tout neuf, fruit de la surélévation d’un ancien immeuble. La vie à la verticale ne fait plus peur, ça permet de loger plus de monde en ville et c’est plus écologique !
La loi sur le ZAN a d’ailleurs fêté ses 25 ans… Quelle avancée ça a été ! Kevin se rappelle les débats qu’elle avait suscitée à l’époque. Couplée à la renaturation, ça donne de grands espaces verts à l’entrée de la ville, à la place des anciens centres commerciaux. Heureusement que les Français ont compris le besoin de préserver ce qu’il reste de nature pour répondre à l’urgence climatique…
Selon les prévisions de l'Organisation des Nations unies, 68 % des humains devraient vivre en ville en 2050. Entre 1936 et 2020, la part de la population française vivant en ville est passée de 53 % à 81 %.
Cela implique une pression considérable sur les infrastructures urbaines, nécessitant une transformation radicale pour répondre aux besoins en logement, en espaces de travail, en lieux de vie, etc.
La loi dite ZAN sur la non-artificialisation du territoire vise à mieux prendre en compte les conséquences environnementales lors de la construction et de l’aménagement des sols, sans pour autant négliger les besoins des territoires en matière de logements, d’infrastructures et d'activités. La lutte contre l'artificialisation des sols représente un enjeu majeur pour limiter le réchauffement climatique, un sol artificialisé n'absorbant plus de dioxyde de carbone. L’urbanisation doit être compensée par une plus grande place accordée à la nature en ville en privilégiant la réutilisation de secteurs déjà urbanisés, telles que des friches industrielles ou commerciales et logements vacants.
Il y a urgence à faire la ville de demain ! Comment ? En commençant par réduire les émissions de carbone induites par l’urbanisation et en luttant contre l’artificialisation des sols ou encore en renouvelant les modes de conception, de fabrication et de gestion des bâtiments. Le groupe Caisse des Dépôts valorise de nouvelles solutions en réponse aux quatre principaux défis de la ville et des territoires de demain : la sobriété, la résilience, l’inclusion et la création de valeurs.
Mieux
chez soi
En plus, son appartement est accessible, bien que situé au dernier étage. Et il est équipé de domotique même s'il s’en sert peu au quotidien, mais c’est pratique pour programmer l’ouverture des fenêtres la nuit quand il fait trop chaud, ou donner à manger à son chat quand il n’est pas là. À son âge (Kevin est un « jeune » de 56 ans), c’est plus du confort qu’autre chose, mais il préfère anticiper sur ses vieux jours. Chez lui, certaines cloisons intérieures ont été remplacées par de la terre cuite, ça lui a fait gagner plusieurs degrés en été et en hiver, il a besoin de moins se chauffer. En plus, il aime bien l’idée que les blocs de pisé qui composent ses murs viennent du chantier de la Maison de quartier qui a eu lieu pas loin... Avec le manque de matières premières, le réemploi est devenu la norme dans le bâtiment. Et c’est tant mieux !
La rénovation thermique et énergétique des logements doit s’accélérer ! D’autant que la trajectoire de rénovation thermique des logements sociaux est ambitieuse… A travers ses prêts aux bailleurs sociaux, la Banque des Territoires apporte des solutions de financement pour qu’elle se réalise. Certaines offres incitent même à aller plus loin que la règlementation. Les prêts, comme l’EcoPrêt, sont d'ailleurs parfois octroyés à des taux plus favorables si le projet atteint les seuils 2025 et 2028 de la RE2020, qui constitue la règlementation environnementale en vigueur pour la construction carbone et énergétique actuelle. Le Groupe a ainsi une fonction d’accélérateur auprès des acteurs du secteur de la construction que sont, entre autres, les maîtres d’ouvrage.
Pour réduire son recours au carbone, le secteur de la construction a besoin de trouver des alternatives au béton. Urban Odyssey, le start-up studio d’Icade,a choisi d’accompagner l’émergence de Terrio, qui propose de réintroduire la terre crue dans la construction moderne. Ce matériau permet de diviser par dix l’empreinte carbone du bâtiment par rapport au béton. Cette solution durable est déjà mise en œuvre au sein de plusieurs projets d’Icade. Le Groupe contribue à la construction d'une ville plus vertueuse en soutenant la création, le financement et l'accélération de start-ups dédiées à façonner leur avenir, avec pour objectif de faire émerger les solutions pour faire la ville de demain.
Crédit © Caisse des Dépôts / Grand Angle
80% des bâtiments de 2050 sont déjà construits.
Les logements représentent près de 30% de l’énergie finale utilisée en France, soit 10% des émissions de gaz à effet de serre.
Le parc de logements devrait être constitué, en 2050, de 80 à 90% de logements classés A et B du DPE, ce qui correspond à la définition officielle de « rénovation performante. »
Ils ne sont que 6% en 2024.
source : modélisations de l'ADEME
Une France plus chaude
Car l’été approche, nous sommes le 10 mai 2050, il est 9h et il fait déjà 27°C. Et quand la chaleur arrive, on sait qu’on en a pour deux mois et demi minimum ! L’été est beaucoup plus long que dans sa jeunesse… Heureusement, Kevin s'est réservé un créneau pour aller se balader en forêt en début d’après-midi. La chaleur sera étouffante à ce moment-là, il sera bien mieux à l’ombre des arbres… Tout le monde n'a pas la chance d'habiter tout près de la plus grande forêt de France ! Pour la conserver, il a fallut l'adapter, elle aussi. Les essences qui y poussent sont plus résistantes aux aléas climatiques. Depuis que la stratégie nationale de défense des forêts contre les incendies a été adoptée il y a 25 ans, moins d’hectares partent en fumée chaque année dans l’Hexagone. Mais dans le monde, les incendies font rage partout, comme ce méga-feu qui s’est déclenché récemment en plein centre-ville de Malibu !
D’après l’hypothèse d'un réchauffement de 4°C d'ici à la fin du siècle par rapport à l'ère pré industrielle, Marseille aura le climat de Séville, et Lille, celui de Bilbao.
En France métropolitaine, le nombre de journées estivales, lors desquelles la température dépasse 25°C, devrait presque doubler d’ici le milieu du siècle, atteignant 57 jours par an selon les projections climatiques de Météo France (évolutions par rapport à la fin du XXe siècle).
Cet outil permet de connaître les estimations de la température dans votre commune dans quelques décennies.
Les effets du dérèglement climatique se font déjà sentir de manière extrêmement préoccupante, en France et en Europe, mais également au niveau mondial. Une seule solution : l’adaptation !
Les centres-villes sont de vraies étuves ! À cause du béton, encore présent dans beaucoup de bâtiments anciens et qui se dégrade, le manque de végétation, la densité de population, les villes sont en première ligne de la lutte contre le réchauffement climatique. Il est essentiel de restaurer la biodiversité ou d’ajouter de la nature en ville.
3467 hectares ont été renaturés en 2023 par le groupe Caisse des Dépôts, notamment à travers des opérations de compensation réalisées par ses filiales, telles que CDC Biodiversité et la Société Forestière.
Piloté par CDC Biodiversité, le programme Nature 2050 promeut et finance la mise en œuvre des solutions fondées sur la nature, aux résultats quantifiables et inscrits dans la durée.
5€ de contribution volontaire au programme Nature 2050 correspondent à 1m² de nature restaurée et suivi jusqu’en 2050.
Pour limiter les risques de déclenchement et de propagation de feux de forêt, la Société Forestière limite la masse de combustibles au sol grâce à des opérations de débroussaillement. Elle collabore en continu avec les forces de lutte contre les incendies en facilitant l’accès aux massifs grâce à un réseau de dessertes entretenu et bien dimensionné. Son travail pour la préservation des cours d’eau participe également de cette démarche.
Dès le début des années 2000, cette filiale de la Caisse des Dépôts accompagnait ses clients pour faire face aux conséquences de phénomènes naturels de plus en plus fréquents et intenses. Lors de chaque plantation, elle analyse les caractéristiques des sols afin d’y associer les essences les plus adaptées au regard des dernières connaissances scientifiques. De nouvelles techniques ou associations susceptibles d’apporter une solution aux enjeux d’adaptation sont testées via des programmes de recherche. La gestion à mettre en œuvre court sur des périodes allant de 10 à 100 ans.
Crédit © Sophie Palmier / REA - Caisse des Dépôts
Son immeuble est une vraie fourmilière, de jour comme de nuit. Au rez-de-chaussée, se situe une résidence autonomie qui porte le joli nom de « Métamorphoses » (tout un symbole !). Une dizaine de personnes âgées l’occupent. Il les connaît bien car il va souvent animer pour eux une partie de jeux en réalité virtuelle dans la salle commune ! Il a déjà réservé sa place pour y vivre dans quelques années. Mais pas tout de suite…
Dans le hall, Kevin échange quelques mots avec Chila, l’assistante de vie qui vient voir si tout va bien dans la résidence. Avec la revalorisation des salaires, les métiers du « Care » attirent. Et c’est tant mieux car les besoins sont grands !
Selon les chiffres de l'Insee (de novembre 2022), la population française atteindrait un pic démographique à 69,3 millions en 2044 avant de décroître. Les femmes seront toujours plus nombreuses aux âges élevés, même si l'écart d'espérance de vie entre les hommes et les femmes diminue.
Le vieillissement des populations est inéluctable. D'un côté, l'espérance de vie augmente, de l'autre, plus de personnes vieillissent. Les baby boomers d'après-guerre seront alors arrivés dans le très grand âge.
Les plus de 75 ans atteindront 10,6 M en 2040.
Si les tendances démographiques se poursuivent, 4 millions de seniors pourraient être en perte d’autonomie en 2050.
Le nombre de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer devrait augmenter de 87 % d'ici 2030.
Pour maintenir le taux d’accueil actuel en Ehpad, il faudrait que le nombre de places y augmente de plus de 50 % à l’horizon 2050.
Les besoins d’adaptation des politiques publiques seraient particulièrement importants en Corse ou en Alsace puisque les effectifs de 80 ans et + y seraient multipliés par 2,6.
(sources : Insee Première, 2019 et Assemblée nationale)
Cela soulève des questions de perte d’autonomie, de dépendance, de conditions du vieillissement. Parmi les politiques publiques mises en place pour tenter d’absorber le choc du vieillissement, quelques grandes mesures ciblées ont été identifiées et sont suivies par la Caisse des Dépôts à travers ses métiers et ses mandats. Parmi elles : favoriser l'emploi des seniors, une meilleure prévention en matière de santé et anticiper la perte d'autonomie. Il s’agit de réfléchir à la qualité de vie des personnes âgées que nous allons devenir et à la façon dont la société peut en prendre soin.
La Banque des Territoires, les collectivités et les bailleurs sociaux sont devenus des acteurs clés de cette transition démographique. Des programmes comme Action cœur de ville ou Petites villes de demain intègrent désormais le vieillissement comme une donnée de programmation.
Dans le Groupe, La Poste s'engage en faveur du bien vieillir des seniors depuis de nombreuses années à travers divers services et initiatives. La Caisse des Dépôts intervient dans le financement du secteur hospitalier public via sa filiale Sfil et dans les Ehpad, entre autres à travers l’association Arpavie et dans la prise de participation dans Emeis. Elle est devenu un acteur majeur du secteur dont les besoins vont croître fortement dans les années à venir.
La mixité à tout âge ! Le groupe Caisse des Dépôts, à travers La Banque des Territoires et CDC Habitat, s’engage auprès de Domani pour développer l’habitat partagé et accompagné. L’ambition est de proposer une alternative à l’Ehpad. Ces habitats à taille humaine sont animés par une équipe de professionnels du bien-vieillir. Ils sont pour la plupart intégrés dans des projets immobiliers plus larges en milieu urbain, ce qui permet d’accueillir un public varié. Chacun des résidents bénéficie d’un cadre de vie adapté à son âge et à sa condition physique et d’espaces partagés pour rompre l’isolement. La Banque des Territoires et Icade sont co-investisseurs de cette formule, initialement développée dans le start-up studio d’Icade.
Crédit © Domani
Mission décarbonation
Il descend encore de plusieurs étages pour accéder au parking, au niveau -4, où il loue une voiture partagée pour la matinée. Avec le coût des matières premières, il faudrait être fou pour avoir encore un véhicule personnel ! Certaines personnes s’y accrochent mais c’est un luxe qui se paie cher.
Il devra s’arrêter faire le plein de son véhicule qui roule à l’hydrogène. En ville, c’est facile de trouver une station d’avitaillement. La mission se révèle beaucoup plus difficile dès qu’on en sort… Autant prendre ses précautions !
La Stratégie nationale bas carbone (SNBC) définit une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) jusqu’à 2050 et fixe des objectifs à moyen terme, telle qu’une réduction de 28 % d’émission de GES pour les transports en 2030 par rapport à 2015.
Selon les trajectoires modales dérivées de la SNBC :
En 2030, 35 % des voitures particulières neuves seront électriques et 10 % seront hybrides rechargeables. En 2050, 100 % des véhicules neufs seront électriques et n’émettront pas de GES, tandis que 30 % des poids lourds et 80% des véhicules utilitaires légers neufs seront électriques.
En 2050, les voitures neuves consommeront 2L/100km en conditions réelles grâce aux gains d’efficacité en termes de consommation énergétique.
Le trafic routier devrait diminuer de 2 % entre 2015 et 2050 grâce à la hausse du taux d’occupation des véhicules (+11 % entre 2030 et 2050) (source : écologie.gouv.fr).
En France, la neutralité carbone implique une décarbonation complète des transports terrestres, maritimes et fluviaux, par des motorisations électriques, ou des carburants fortement décarbonés. Le Groupe accompagne les évolutions jugées nécessaires, en France, par la SNBC. Ainsi, une transformation complète du parc de véhicules est engagée, simultanément au développement d’infrastructures de recharge et de distribution de gaz renouvelables (bioGNV et hydrogène bas carbone). Le Groupe, à travers ses entités, dont Transdev, Egis et La Poste, cible l’amélioration des mobilités du quotidien et le soutien aux nouvelles technologies de mobilité verte et résiliente. (source : Politique climat du Groupe CDC en matière de transports, 2022)
Le temps de l’énergie est un temps long, notamment en termes d’infrastructures. Les décisions indispensables à un futur développement de l’hydrogène doivent être prises dès aujourd’hui. La Caisse des Dépôts fait figure d’exception parmi les investisseurs institutionnels car, pour elle, le « très long terme » peut aller jusqu’à 80 ans (c’est par exemple la durée d’amortissement des infrastructures d’énergie et des réseaux d’eau).
La Banque des Territoires participe au déploiement de la Zero Emission Valley (ZEV), un projet d’envergure associant partenaires publics et privés et coordonné par la Région Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2018. Son ambition est d’accélérer la transition vers une mobilité décarbonée sur ce territoire régional, nœud logistique majeur en Europe. Le projet, cofinancé par l’Union Européenne et l’ADEME, vise l’installation de 15 stations et plus. Dans ce cadre, HYmpulsion développe un réseau de stations hydrogène qui assurent le stockage et la distribution d’hydrogène pour les véhicules légers et lourds (tels que bus, camions et bennes à ordures).
Crédit © Groupe Caisse des Dépôts
Les plus grandes stations sont prévues pour délivrer 1 tonne par jour. En plus de répondre aux enjeux nationaux d’approvisionnement énergétique, le projet permet la décarbonation de la mobilité légère et lourde, l’amélioration de la qualité de l’air et la création d’emplois locaux. La Banque des Territoires a mobilisé sa capacité à investir sur le long terme auprès de la Région afin d’agir pour la transition écologique des territoires.
Local et Bio
Il passe chercher Kayla, sa fille. Elle fait une pause dans sa journée de tests de composants. Son travail d’ingénieure en photonique est très exigeant ! Cette discipline de pointe, qui exploite les propriétés physiques de la lumière, est partout. C’est par exemple grâce à elle que fonctionnent les lidars, ces faisceaux laser qui guident les voitures autonomes qu’on croise sur les voies à vitesse rapide (VVR). Les « voitures du futur » comme on les appelait en 2020, n’ont jamais été autorisées en ville à cause de trop grand nombre de piétons et de cyclistes... Mais sur les VVR, limitées à 110km/h pour préserver l’environnement, elles ont su trouver leur place. Kevin ressent une petite pointe de fierté à chaque fois. Sa fille a toujours été très minutieuse et intéressée par l’infiniment petit… Pas étonnant qu’elle ait réussi de brillantes études ! Leur virée dans l’exploitation maraîchère d’Alexandre, située dans un ancien parking sous-terrain juste à la sortie de la ville, va leur faire du bien à tous les deux. Depuis qu’il a réduit son activité (tout salarié peut désormais le faire après 50 ans), Kevin donne la moitié de son temps à cette structure de l’économie sociale et solidaire. Ça compte pour sa retraite et c’est une bonne façon de faire fonctionner le commerce bio et local. En plus, grâce à cela, il mange bien !
Et maintenant ?
À quoi ressemblera la société française en 2050 ? Pour être honnêtes, nous n’en savons rien. Tout ce que nous savons c’est que les choix qui sont faits aujourd’hui auront une incidence sur notre avenir. Travail, habitat, modes de consommations, de déplacement, loisirs, etc. : les transformations à engager sont profondes. Celles-ci doivent être expliquées car elles touchent tous les secteurs de notre vie. Le Collège des transitions sociétales réalise un travail d'action-recherche sur les conditions d'accompagnement du changement social nécessaire pour réussir les transitions. Cette projection sort de l’opposition habituelle entre changement individuel et changement collectif. Pour réussir, les deux doivent être liés ! Le défi est maintenant de savoir comment repenser nos pratiques sociales au quotidien pour pouvoir envisager un changement. Pour cela, il faut d’abord bien les connaître… Les pratiques ne changent pas sur un temps court. La patience est de mise, mais l’urgence est bel et bien là !
Comme Kevin, nous devrons nous adapter et engager des transformations profondes de notre manière de consommer vers plus de sobriété.
Dans une étude publiée par la Commission de la Terre dans la revue Lancet Planetary Health (2024), des chercheurs ont calculé l’effort que représenterait le fait de permettre à chacun d’accéder à une vie digne, tout en préservant les limites planétaires. Pour les pays riches, comme la France, cela suppose de réduire drastiquement nos consommations et nos déplacements, tout en transformant nos systèmes énergétiques et alimentaires.
La consommation moyenne par personne dans le monde a bondi depuis 1970. La consommation énergétique a augmenté d’environ 35% et la consommation alimentaire d’environ 25%.
A titre de comparaison, un Français consomme en moyenne 3 500 calories et 150 litres d’eau par jour, 2 550 kilowattheures par an, vit dans 39 m² en moyenne et parcourt 20 800 kilomètres par an.
Cela donne à voir l’ampleur des changements nécessaires.
Ce travail de fiction est fortement inspiré de celui mené par l’Audiar, intitulé Récits de vies en 2050. Les hypothèses reposent essentiellement sur les « Transitions 2050 » de l’ADEME, qui définit quatre voies permettant d’atteindre la neutralité carbone à l’échelle de la France métropolitaine en 2050 (inspirées des scénarios du GIEC – rapport 1,5°, 2019), ainsi que sur les travaux de l’Insee (Blanpain N., Buisson G., « Projections de population à l’horizon 2070 », Insee Première n° 1619, novembre 2016.)
Ont aussi collaboré, en interne : Ronan Mahieu, du département études de la direction des politiques sociales de la CDC, Isabelle Laudier directrice de l’Institut pour la Recherche de la CDC, Pierre Laurent à la direction de l’investissement de la Banque des Territoires, Emilie Mothe, du programme démonstrateur de la ville durable France 2030 dans le même département, Lise Ananou, responsable pôle conception et adaptation de l’offre logement social à la direction des Prêts de la Banque des Territoires, Isabelle Saffrey, responsable efficacité énergétique et mobilité à la Direction régionale Auvergne Rhône Alpes ainsi qu’Olga Douin, à la stratégie et transformation de la Banque des Territoires.
Dans le Groupe, merci également à Nicolas Bellego, directeur innovation d’Icade, responsable d’Urban Odyssey, Anthony Salvatore à la communication du groupe La Poste et Eloïse Morand, à la communication de la Société forestière.
Parmi les sources externes : Alain Villemeur, économiste à la chaire Transitions démographiques, transitions économiques et Valentine Abehervé, chercheuse au Collège des transitions sociétales, qui a publié, avec l’Institut pour la Recherche de la CDC, le cahier de recherches sur les changements de modes de vie.
Vivement le monde de demain !
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