Dossier

L’entreprise entame sa mue

Avec la fin du « quoi qu’il en coûte », dans quel état sont les entreprises françaises ? Confrontées à une nécessité de s’adapter, elles doivent être accompagnées dans leur transformation pour mieux gérer les chocs à venir.

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Le tour de la question

Les entreprises, petites ou grandes, ont traversé une période exceptionnelle. Après les aides publiques consenties pour les soutenir pendant la pandémie, le retour progressif à la normale n’a rien d’évident dans un contexte de croissance faible et de taux d’intérêt toujours élevés.

Ma petite entreprise... a connu la crise 

 

Même si certaines ont plus souffert que d’autres, les entreprises françaises (TPE, PME, entreprises de taille intermédiaire, etc.) ont, en général, profité d’une croissance post-crise hors norme. Pendant la crise du Covid-19, l’aide de l’Etat a été la bienvenue pour traverser les difficultés. Les politiques publiques ont d’abord visé à limiter les défaillances d’entreprise par l’adoption de dispositifs de soutien à la trésorerie et d’aménagement temporaire des procédures de faillites. Si le prêt garanti par l’État (PGE) a pu sembler miraculeux au début, celles qui en ont bénéficié doivent désormais s’atteler à le rembourser.

 

 

Au 30 juin 2022, plus de 883 000 demandes de PGE totalisaient 145,5 Md€.

Seules 3% d’entreprises ne seraient pas en capacité de rembourser leur PGE.

(Fédération bancaire française ; étude de la Confédération des PME publiée fin 2023)

 

 

Face à ces difficultés, le ministère de l’Économie et des Finances a prorogé le dispositif d'accompagnement jusqu'à fin 2026, en accord avec la Banque de France et la Fédération bancaire française. « Cela permettra de sauver certaines entreprises. J'ai toujours dit que le prêt garanti par l'Etat était là pour soutenir les entreprises, pas pour être un boulet », a affirmé Bruno Le Maire, ministre de l'Économie.

Les entreprises ont connu un moral en dent de scie lors des quatre années passées depuis le début de la crise du Covid-19.

Outre le PGE, plusieurs mesures de soutien, qualifiées de « généreuses et adaptées au besoin » par les dirigeants de structures de toutes tailles, ont permis aux entreprises de renforcer leur résistance et leur résilience : parmi elles, l’activité partielle, le fonds de solidarité ou le report des cotisations sociales. Le « quoi qu’il en coûte » a été beaucoup analysé, commenté et évalué, avec une interrogation prégnante sur la dette engendrée par l’Etat et par les structures elles-mêmes. Aujourd’hui, les entreprises françaises vont bien, même si elles tournent au ralenti en attendant la reprise de la croissance. Selon Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance, « tous les secteurs de l’économie ont rattrapé leur niveau d’avant-Covid sauf l’industrie qui est un peu à la traîne. » 

Esprit d'entreprendre, es-tu toujours là ?

Les entreprises occupent toujours une place structurante dans la société. Une majorité de Français compte même sur les TPE / PME pour améliorer le monde qui nous entoure ! Il est vrai que la création d’entreprises, pourvoyeuses d’emplois, contribue également à l’innovation et à la croissance du pays. 

Valeur ajoutée des entreprises selon leur taille (en pourcentages ; source Insee), soit la richesse produite ou supplément de valeur engendré par l'activité (le travail) de l'entreprise aux biens et services en provenance des tiers : En 2021, les 4,5 millions d’entreprises des secteurs marchands non agricoles et non financiers réalisent 1 296 milliards d’euros de valeur ajoutée.
Les 6 902 grandes entreprises et entreprises de taille intermédiaire génèrent 58 % de la valeur ajoutée. À l’opposé, les 4,3 millions de microentreprises génèrent 19 % de la valeur ajoutée. Entre ces deux extrêmes, les PME hors microentreprises génèrent 23 % de la valeur ajoutée.

© Groupe Caisse des Dépôts

Sans doute favorisé par les conséquences des politiques structurelles du début des années 2000 visant à faciliter les démarches (loi sur la simplification de la vie des entreprises, loi Pacte, etc.), le nombre de créations d’entreprises en France a d’ailleurs atteint un million en 2023. Cette croissance s’explique d’abord par la création du statut d’auto-entrepreneur en 2008

Entre 2000 et 2022, le nombre annuel de créations d’entreprises a été multiplié par plus de quatre en France, essentiellement dans le secteur tertiaire (activités de services) ; et ce, malgré les chocs d’offre et de demande, les contraintes de liquidités ou l’augmentation de l’incertitude liées aux conséquences de la guerre en Ukraine.

Cause ou conséquence, Internet regorge de conseils plus ou moins avisés sur « cultiver l’art d’entreprendre » ou « inculquer l’esprit d’entreprise ». Les formations en création et reprise d’entreprises finançables via le Compte personnel de formation sont très plébiscitées depuis plusieurs années. Après une phase de régulation en 2022 pour mieux encadrer ces pratiques, ce type de formation reste en 2023 dans le top 3 des certifications les plus demandées par les citoyens avec près de 75 000 dossiers validés pour un montant de 121M€ de coût pédagogique (selon des chiffres de la direction des politiques sociales de la Caisse des Dépôts). 

Que ce soit une vocation de la première heure ou une prise de conscience récente, afin d’acquérir les compétences et la posture entrepreneuriale et sécuriser son parcours, il est essentiel de se faire accompagner. Car l'accompagnement augmente les chances de survie des entreprises (de 50% à plus de 70% selon l’intensité de l’accompagnement, selon Bpifrance). Pour cela, le département BpiCréation de Bpifrance propose d’ailleurs une véritable malle aux bonnes idées pour les futurs chefs d'entreprise ! 

Un peu d’Histoire : De « Merci, patron ! » à la grande démission

Une forte disparité se dessine entre les générations : l’emploi à vie c’est fini ! Aller travailler tous les jours au même endroit, aux mêmes horaires, en appliquant des directives « venues d’en haut » n’est plus dans l’air du temps ; les mentalités ont changé, la tendance est désormais au zapping professionnel. L’attachement des Français à leur entreprise a d’ailleurs perdu 17 points en 10 ans, passant de 79% en 2008 à 62 % en 2018 (sondage OpinionWay).

Loin de la fidélité à leur « boîte » qu’ont connue leurs parents pendant 42,5 ans, 64% des jeunes français de la Génération Z (nés après 1995) assurent qu’exercer plusieurs activités professionnelles en même temps sera la norme dans 10 ans. Autrefois mal connoté, le terme de « slasher », qui renvoie au fait de cumuler plusieurs métiers, met désormais en avant la diversité des expériences et des compétences. Les valeurs de confiance, d’inclusion et d’engagement du point de vue de l’environnement sont désormais primordiales dans le choix de son entreprise.

 

Se transformer pour perdurer

 

Les conséquences de la pandémie et de ses confinements successifs ont marqué durablement les entreprises. D’abord, car les mentalités et le rapport au travail ont évolué. Ensuite, parce que les attentes des salariés changent. Pour mieux faire face aux défis à venir (révolution de l’IA, transition environnementale, vieillissement de la population, etc.), l’entreprise doit se transformer pour devenir : plus humaine (inclusive, paritaire, proposant un meilleur équilibre entre vie perso et pro), plus durable, plus souveraine, plus compétitive et offrant plus de sens. 

La plupart des entreprises ont profité de cette période pour améliorer leur agilité, entre autres en offrant la possibilité aux employés qui le peuvent de travailler de chez eux grâce à des outils numériques collaboratifs performants. Elles se sont mobilisées avec détermination et efficacité au service de leurs parties prenantes. Ils se sont massivement tourné vers l'amélioration des services existants.

La double stratégie qui consiste, d’un côté, à réduire les coûts, et de l’autre, à investir dans de nouveaux produits ou services, a permis aux entreprises françaises d’éviter le pire. Face à l’urgence climatique, les leviers que les dirigeants des grandes et petites structures peuvent activer sont nombreux. En termes d’investissements matériels, ils peuvent rénover thermiquement les locaux, changer le parc de véhicules mis à disposition des salariés, la manière de produire, de s’approvisionner, le poids de l’équipement numérique et son empreinte carbone, etc. Côté investissements financiers, la bonne nouvelle se situe du côté des investissements « verts » qui ont doublé depuis trois ans, ce qui signifie qu’ils n’ont pas été sacrifiés au profit d’autres investissements. 

Les entreprises doivent se réinventer et innover pour continuer à exister.

Olivier Girard, PDG d'Accenture (novembre 2022)

Crédit © Yves Forestier / Alkama – Havas Paris

Les entreprises ont su faire évoluer leurs manières de travailler pour mieux répondre aux défis à venir. Ici, la plateforme Colissimo de La Poste IDF Sud à Montereau-sur-le-Jard (77), où les petits colis sont triés par 150 robots sur 2 niveaux.

D’ailleurs, parmi les naissances d'entreprises recensées en 2023, le nombre de création de startups portées sur la transition écologique et industrielle du territoire est en augmentation de 86%. Regroupées sous le terme de « deeptech », elles cherchent à assurer la souveraineté technologique du pays. Parmi leurs domaines d’activité : l'informatique quantique, l'intelligence artificielle (IA), l'IA générative, la biotechnologie, les nanotechnologies, la blockchain, les cryptomonnaies, l'agritech, la santé numérique, la cybersécurité, etc. (source : Plan Deeptech, Bpifrance).

En action !

La Caisse des Dépôts a entre autres pour mission de soutenir les entreprises nationales en appui des ambitions stratégiques du Groupe. Sa grande stabilité, sa solidité financière ainsi que son modèle unique d’investisseur de long terme et responsable en font un partenaire majeur du développement des entreprises et du soutien de l’économie du pays. Quand les cours de la Bourse ont chuté en 2020, la CDC a pleinement joué son rôle contracyclique en continuant à investir dans les sociétés françaises, à l’inverse des positions du marché.

Un pour tous, tous pour l'entreprise !

Au travers de sa direction des gestions d’actifs (GDA), la Caisse des Dépôts est le premier investisseur institutionnel public français

Elle gère 

288 Md€

d’actifs en valeur de marché, soit en direct soit à travers des fonds.

Du côté de la direction des participations stratégiques (GPS), la CDC est au capital de grandes entreprises tricolores telles que RTE, GRT Gaz, Euroclear France, Egis, Suez, Emeis (ex-Orpéa) et Coriance à hauteur de 28 Md€ et elle gère 763 Md€ d’actions (résultats CDC 2023). Outre ces deux directions, c’est essentiellement au travers de Bpifrance, qu’elle détient à parts égales avec l’Etat français, que la CDC intervient au sein des entreprises françaises de toutes tailles afin de stabiliser leur capital. Innovation, création, financement, garantie, export, etc., le périmètre de la banque publique d’investissement est large.

 

En 2023, Bpifrance a injecté 

 

63 Md€

dans le financement de l’économie française et dans la croissance des entreprises.

(bilan d'activité 2023)

 

Financer l’entreprise naissante ou confirmée, lors des crises ou en dehors, encourager l’innovation et accompagner l’entreprise vers la transformation écologique : l’action du Groupe est d’une grande complémentarité.

Le groupe Caisse des Dépôts accompagne toutes les tailles d'entreprises 		
Bpifrance (détenu à 50% État et 50% CDC) finance les entreprises à chaque étape de leur développement, en crédit, garantie et fonds propres. Pour les start-up, PME et ETI, elle développe une offre de conseil, de formation, de mise en réseau et un programme d’accélération.
(chiffre-clé) 153 000 porteurs de projets accompagnés ayant contribué à la création de 80 000 entreprises en 2023.	

CDC Croissance (filiale des Gestions d’actifs de la CDC)  est le spécialiste des petites et moyennes valeurs cotées. Accompagne les PME et ETI jusqu’à 7 ou 8 Md€ de chiffre d’affaires, via une prise de capital et du conseil sur les aspects réglementaires, ESG, etc.
chiffre-clés CDC croissance : 3,3 Md€ d’encours gérés et 170 sociétés en portefeuille.
Le département "Gestion d'actifs de la CDC" investit en France et en Europe (obligations, actions, non coté, immobilier, forêts…). Spécialiste des Large caps (Entreprises cotées en Bourse, affichant de grandes capitalisations) intégrant des critères ESG (environnement, social et de gouvernance) ambitieux.
C'est le 1er investisseur institutionnel dans les PME françaises cotées à 300 M€ engagés.

Crédit Groupe Caisse des Dépôts / Adobe Stock

Le Groupe intervient aussi auprès des entreprises ou activités qui peinent à trouver des financements, comme le soutien à l’export des PME ou auprès des entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS). Investisseur de long terme au service de l’intérêt général, la Caisse des Dépôts conforte chaque année son rôle central dans le renforcement de la souveraineté énergétique, industrielle, numérique et financière du pays (RADD 2022). 

Afin d’éviter que certaines activités dans les secteurs clés de notre économie, tels que la défense, la santé, l’alimentaire et l’électronique, ne quittent le territoire, le Groupe investit également dans des secteurs stratégiques, tels que les réseaux d’électricité et de fournisseurs de gaz, comme avec la montée au capital de GRT Gaz en 2022. En cela, il prépare l’avenir puisque cette société travaille au transport d’hydrogène et de biométhane, favorisant ainsi la transformation énergétique du pays. Il s’agit d’un enjeu critique de souveraineté ! Cela concerne aussi bien les centres de production que les lieux de décision de ces entreprises. Investir, c’est soutenir les perspectives de développement pour l’entreprise elle-même et, à terme, pour le pays.

Raisonner à partir des besoins des territoires

La transformation des territoires, que les élus et les citoyens appellent de leurs vœux, ne se fera pas sans les dirigeants d’entreprises, quelle que soit leur taille. Chacun peut d'ailleurs espérer en tirer des bénéfices mutuels : en facilitant l’implantation d’activités, c’est toute la commune/ ville qui gagne en attractivité économique et résidentielle, avec à la clé des emplois et des recettes fiscales sur le long terme.

La Banque des Territoires, qui contribue à réduire les fractures territoriales grâce à son action auprès des collectivités et des parties prenantes locales, accompagne, à travers des prêts ou des mandats que lui confie l’État, des structures qui créent du lien entre les populations et proposent des services pour améliorer la vie des citoyens. 

Le dispositif « Territoires d’innovation », opéré par la Caisse des Dépôts pour le compte de France 2030, associe 24 territoires poussant des projets qu’ils estiment pertinents au regard des enjeux propres à chacun grâce à une enveloppe de 300 M€. Les projets couvrent un champ assez large, de la santé à l’énergie en passant par le handicap, les mobilités décarbonées, etc.

Zoom sur... Une solution chouette pour les territoires viticoles

 

Aider les viticulteurs à optimiser le traitement de leurs vignes, pour augmenter leur rendement... mais pas seulement ! La solution développée par Chouette, avec l'aide de la Banque des Territoires et du fonds Demeter, participe aussi à réduire l'usage des produits phytosanitaires afin de réaliser des économies et réduire l'impact sur l'environnement. Ce projet s'inscrit pleinement dans le programme Territoires d'innovation.

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Crédit Caisse des Dépôts

 

L’innovation peut bien sûr se situer dans les produits ou la technologie, mais pas seulement : le programme « Territoires d‘innovation », opéré par la Caisse des Dépôts pour le compte de France 2030, encourage aussi l’innovation de modèle. Comme avec Néosylva, entreprise de gestion de forêts qui innove en avançant à des propriétaires l’argent nécessaire aux travaux de reforestation. Pour mesurer l’efficacité de ces investissements, des indicateurs d’impact sont mis en place : pour TokTokDoc, expert de la télémédecine accompagnée, l’un d’eux est le suivi du nombre de premiers rendez-vous des résidents d’Ehpad avec un médecin spécialiste.

 

Le financement des jeunes entreprises innovantes est aussi l’un des axes stratégiques majeurs de Bpifrance – les entités du Groupe échangent d’ailleurs régulièrement pour ne pas doubler les subventions sur un même projet. Fortement ancré dans les territoires, la banque publique travaille au plus près des écosystèmes régionaux, et dans ce cadre en lien étroit avec les Régions. En 2023, elle a battu un nouveau record du soutien à l’innovation avec le déploiement de France 2030 à hauteur de 9,4 Md€ en 2023 (+110% par rapport à 2022). 

Créer des écosystèmes propices à l’entrepreneuriat participe de la revitalisation des territoires. C’est l’ambition du dispositif national « Entreprendre au Cœur des Territoires », qui finance des structures d'accompagnement à la création, reprise ou développement d'entreprise (ex : 60 000 Rebonds, réseaux Initiative, France Active, réseau BGE...) proposant un suivi renforcé aux entrepreneurs installés dans des territoires Action Cœur de Ville et Petites Villes de Demain. Le dispositif, qui veut « simplifier l’acte d’entreprendre », couvre l’ensemble des Régions de France. Après deux ans d’existence, l’impact sur les communes rurales commence également à être conséquent et avéré.

Une fois de plus, la complémentarité de l’action du Groupe peut être mise en avant sur ce programme, opéré par Bpifrance qui s’est vu confier un mandat de 10 M€ par la Banque des Territoires. 

Les activités de proximité soutenues doivent avoir des retombées significatives sur les territoires concernés, comme c’est le cas du projet SAPIE. Lauréat de l’appel à projet Bpifrance, cette coopérative intervient dans les territoires ruraux de l’ouest Audois et Sud-est Ariégeois où elle est bien implantée et accompagne les entrepreneurs et entrepreneuses du secteur du bâtiment. La première coopérative d’activité et d’emploi (CAE) du bâtiment et écoconstruction de l’Aude qu’elle a lancée permet aux porteurs de projet de tout le département de lancer et consolider leur activité avec une assurance garantie décennale, une protection sociale avec un statut de salarié, un appui administratif, un accompagnement et un réseau. Elle s’engage dans le développement d’une filière en circuit court en partenariat avec le réseau écoconstruction en Vallée de l’Aude et a déjà accompagné plus de 130 personnes. 

Germinal, situé dans la Région Hauts-de-France, met quant à lui l’accent sur des porteurs de projet en difficulté sociale. Il se positionne à la fois en tant que financeur, via des prêts d’honneur, et en tant qu’accompagnateur en fournissant des outils et des méthodes de développement commercial, des conseils de stratégie et des outils de communication, en mettant à disposition des espaces de travail,  etc. Vidéaste, bijoutier, coiffeuse, tourneur sur bois, électricien : les métiers accompagnés sont divers et les personnalités, variées !

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Crédit Germinal

Renforcer les dispositifs pour certains publics

On l’a vu, soutenir le tissu entrepreneurial français est essentiel à la cohésion territoriale, mais aussi sociale en maintenant autant que possible l’emploi et l’activité partout dans tout le pays. Certains dispositifs se focalisent sur des types de publics jugés plus en difficulté que les autres. 

Lever les freins dans les quartiers

Avec un nombre de créations d’entreprises proche du record de 2022, le pays renoue avec sa tradition d’audace et d’innovation. Ce sont autant de créations d’entreprises qui doivent être accompagnées, non seulement au niveau national, mais surtout localement. Les réseaux d'accompagnement et les aides financières ont notamment été renforcés pour encourager l'entrepreneuriat dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), qui pâtissent d’un certain nombre de difficultés, telles que l’isolement, le manque de fonds propre ou l’absence de réseau professionnel. Pourtant, la créativité et l’inventivité ne manquent pas dans ces territoires plus jeunes que les autres en moyenne ! 

 

Seul un habitant des quartiers sur quatre est un entrepreneur ou un porteur de projet entrepreneurial contre un Français sur trois en moyenne.

Les QPV comptent deux fois moins d’établissements que les autres quartiers et 40 % sont des micro-entrepreneurs, soit des structures plus fragiles.

(sources : indice entrepreneurial français IEF 2021 et Bpifrance)

 

 

Dans la continuité du dispositif national « Entrepreneuriat pour Tous », le nouveau programme « Entrepreneuriat Quartiers 2030 » a été lancé en 2024. Le programme est financé par l’Etat et la Banque des Territoires et opéré par Bpifrance.

D'ici 2027, nous voulons doubler le nombre d'entrepreneurs, les rajeunir aussi, en allant les chercher là où ils sont, c'est-à-dire dans les quartiers, dans les universités ou dans la ruralité.

Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance

Pour ses quatre premières années (2019-2023), ce sont, dans 960 QPV : 

 

 

102000

porteurs de projets détectés 

 

 

20900

entreprises créées 

 

 

3900

dirigeants « accélérés » (transformation de projet, émergence d’une idée ou soutien à la croissance d’une TPE existante). 

Sur les 456 M€ engagés par l'État sur quatre ans pour amplifier son action, la Caisse des Dépôts, dans son ensemble, va mobiliser 120 M€ pour les entrepreneurs des quartiers.

Réduire l'écart entre les femmes et les hommes

En France, seulement un tiers des entreprises sont dirigées par des femmes. Pourtant, l’appétence des femmes pour l’entrepreneuriat ne cesse de progresser : en 2023, quelque 7,7 millions de femmes (soit 28% des Françaises, contre 37% chez les hommes) étaient engagées dans une dynamique entrepreneuriale – qu’elles aient l'intention de créer leur entreprise, qu'elles soient en cours de création ou qu’elles soient déjà cheffes ou ex-cheffes d’entreprise. Les femmes consacrent moins de temps et d’argent à leur entreprise. Les raisons sont multiples – charges familiales plus lourdes, fonds de départ plus faibles… 

Pour réduire d’écart avec les entrepreneurs au masculin, Bpifrance a renouvelé en 2021, en lien étroit avec l’Etat et en partenariat avec BNP et les Caisses d’Epargne, ses engagements en faveur de la création d’entreprise par les femmes via la signature d’un accord cadre. Celui-ci définit ses ambitions pour la période 2021-2023 et la mise en place de nouveaux plans d’action en partenariat avec les Régions (PAREF). Ces plans d’action visent à renforcer les efforts pour encourager et accompagner la création et la reprise d’entreprises par des femmes, notamment par la promotion des outils de financement et d’expertise à la disposition des créatrices, ou encore la lutte contre les stéréotypes de genre qui peuvent affecter les acteurs de l’écosystème entrepreneurial.
 

Accompagner la transformation de l’entreprise 

En devenant plus diverse, plus souveraine et plus durable, l’entreprise se prépare aux grands défis à venir : la lutte contre le réchauffement climatique, l’éventualité de nouvelles crises sanitaires, le vieillissement de la population, les risques liés à la cybersécurité, etc.

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Crédit Novethic

Il n’y aura pas de transformation durable de l’économie française sans la participation des PME/ ETI, qui constituent une large part des structures nationales. Le risque est grand pour elles de voir les investisseurs se retirer ou de perdre des marchés, publics notamment, si elles ne se conforment pas aux nouvelles exigences environnementales, sociétales et de gouvernance (ESG). C’est d’ailleurs le message que passe l’investisseur de long terme qu’est la CDC aux entreprises qu’elle a en portefeuille : les critères environnementaux ne doivent pas être respectés uniquement pour « cocher des cases » règlementaires, il faut les intégrer à la stratégie globale de l’entreprise, même si cela implique de transformer les processus de production ou d’aller chercher de nouveaux marchés. 

En tant qu’investisseur responsable, la Caisse des Dépôts s’engage sur ces sujets. Lorsqu’elle choisit d’investir dans une entreprise, elle a son mot à dire sur la stratégie de développement mais aussi d’emploi (comme, par exemple, la composition de sa gouvernance). C’est un partenaire dynamique et attentif de la transition ESG des entreprises qu’elle a en portefeuille. Ces critères extra-financiers se retrouvent en fil rouge dans tous les investissements et se poursuivent lors d’un dialogue actionnarial suivi au sein des conseils d’administration.

Et les résultats sont là : le score de maturité ESG des entreprises accompagnées par CDC Croissance (notamment via le fonds CDC Croissance durable) est, par exemple, en constante amélioration. Les entreprises dans le portefeuille du Groupe doivent suivre les axes stratégiques et appliquer les directives des grands plans, tels que le Plan Climat et le Plan Eau, entre autres. Pour cela, les entreprises sont fortement incitées à activer une politique du changement. Le Groupe peut même conditionner son engagement à ce changement. 
 

Crédit © Groupe Hoffman

Concrètement, le groupe CDC se mobilise pour accompagner les entreprises vers des modes de production décarbonées. Certaines entreprises prennent le tournant de la transformation écologique et, a priori, se transforment en profondeur. Dans l’industrie, le cimentier Hoffman Green s’est tourné vers le ciment bas carbone et l’aciériste italien Danieli a développé des solutions d’acier bas carbone.  Le groupe familial français Rubis, spécialisé dans la distribution et le stockage de produits liquides industriels (dont des hydrocarbures, GPL, etc.), est en train d’opérer un changement stratégique majeur, proposant désormais des solutions plus durables. Elle a par exemple acquis Photosol, le spécialiste du photovoltaïque et pionnière de l’agrivoltaïsme. 

Dans une logique de souveraineté, le Groupe investit également dans les « terres rares », c’est-à-dire les métaux rares qui servent à fabriquer les composants de téléphones ou d’ordinateurs portables ou les batteries de voitures électriques. Elle soutient pour cela des entreprises telles que l’Allemand AGM, ou les groupes français Eramet ou Imerys qui s’apprêtent à exploiter des mines de lithium. 

Parfois, au contraire, c’est un échec. Même si ce n’est pas le premier critère d’investissement, la rentabilité doit être au rendez-vous et, parfois, les critères pour l’investissement ne sont pas réunis. CDC Croissance a ainsi sorti du portefeuille plusieurs sociétés qui n’avaient pas fourni de résultat probant sur les critères extra-financiers définis en 2022.
 

 

En 2021, La Poste est devenue la première entreprise publique française « à mission », soit une entreprise « à impact positif, au service de la société », suivant la définition du statut établi par la loi dite PACTE du 22 mai 2019, relative à la croissance et la transformation des entreprises. L’engagement de cette entité du Groupe au service de l’intérêt général s’inscrit dans la continuité de ses missions de service public pour aller plus loin dans l’accompagnement des grandes transitions qui impactent la société.

 

Et maintenant ?

Soutenir l’entreprise peut donc constituer une réponse à l’urgence à mettre en œuvre les transformations de notre société, qu’elles soient écologique, énergétique ou numérique. Cela permet également de renforcer le tissu économique et de créer (ou maintenir) des bassins d’emploi. La résilience, l’agilité, la solidarité, la proactivité, la capacité à innover dont ont fait preuve les entreprises nationales après la pandémie et le déclenchement de la guerre en Ukraine sont désormais des valeurs fortes du monde de l’entreprise. 

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