Dossier

Quelle place pour nos aînés dans la société ?

Le vieillissement de la population est un phénomène global. Finie l’image du petit vieux grabataire, aujourd’hui les seniors sont actifs dès qu’ils le peuvent, et bien décidés à se faire entendre.

  • VIEILLISSEMENT ET DEPENDANCE

| Le tour de la question

 

Alors que l’espérance de vie augmente régulièrement dans la société française, comment bien vieillir devient une question prioritaire. Cette révolution démographique a des répercussions dans presque tous les secteurs de la société. D’autant que le profil des seniors a évolué. Aujourd’hui, nos aînés restent actifs le plus possible et sont bien décidés à choisir les conditions de leur fin de vie.

 

Début 2021, un projet de loi sur le grand âge et l’autonomie, très attendu, doit voir le jour. Objectifs : mieux accompagner les seniors à toutes les étapes de la vie et construire un monde où ils ont toute leur place. L’enjeu est de changer le regard de la société sur le vieillissement. Et nos aînés le valent bien !

Regardez l'interview de Pierre Perret, notre Grand Témoin du mois, qui ne mâche pas ses mots pour parler du traitement des "anciens" dans la société.

QUAND DEVIENT-ON « VIEUX » ? 

 

Le terme de senior, utilisé pour préserver les susceptibilités, recouvre une réalité plurielle. Dans le milieu médical, les plus de 70 ans sont considérés comme des seniors, mais cette échelle peut varier. Pendant la crise épidémique du Covid-19, les « jeunes seniors », se sont ainsi retrouvés au cœur du débat en tant que population dite « fragile ». La pilule a été difficile à avaler pour une génération de baby-boomers souvent hyperactive dans la société ! La perspective de prolonger le confinement des plus âgés avait ainsi suscité un tollé et a vite été abandonnée.

Un peu d'histoire

 

Ok boomer ? Oui, et alors ? Le « baby boom » désigne la période comprise entre 1946 et 1960. Après la seconde guerre mondiale, dans l’euphorie de la reconstruction et la perspective de lendemains plus heureux, la natalité a connu une forte hausse. Actuellement, les enfants de cette classe d’âge partent à la retraite, provoquant mécaniquement… un « papy boom » !

© UPI / AFP

 

CHANGER DE REGARD SUR LE GRAND ÂGE

La population française vieillit, c'est un fait. Les experts attribuent cette tendance, qui touche quasiment tous les pays du globe selon l'ONU, à la fois aux progrès sanitaires et médicaux mais aussi à la baisse de la natalité.

Faut-il s’en réjouir ? A première vue, oui ! En France, comme dans les autres pays occidentaux, on a la chance de vieillir de plus en plus longtemps en bonne santé.

Image représentant un homme et une femme âgés texte accompagnant 85,6 ans c’est l’espérance de vie d’une femme en France, 79,7 ans celle d’un homme.

© Rouge Vif

SOURCE : Insee- recensement 2019

 

 5,7 millions, c’est le nombre de personnes de plus de 75 ans en France en 2012. Elles seront 12 millions en 2060, soit une augmentation de plus de 100%.) SOURCE Insee recensement 2019, Ined, DREES, Rapport Libault-mars 2019

© Rouge Vif

Source : Insee Projections de population à l’horizon 2060

 

 

Il y a cependant un hic. Vieillissement allant souvent de pair avec accroissement du phénomène de dépendance, les sociétés se trouvent confrontées à un défi de taille qui suppose de profonds bouleversements. Les besoins de prise en charge augmentent.

Les personnes âgées sont de plus en plus dépendantes financièrement.

 

 

Deux illustrations avec pour texte : 83 ans est l’âge moyen où les seniors perdent leur autonomie. 20% des personnes âgées de plus de 85 ans sont dépendantes

© Rouge Vif

Source : Rapport Libault : propositions pour une réforme de la politique du grand âge

1,2 million de personnes bénéficient de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Elles seront 2,2 millions en 2050, soit près du double. Sources : Insee recensement 2019, Ined, DREES, Rapport Libault-mars 2019

© Rouge Vif

Source : Drees

DES SENIORS ACTIFS

 

 

Contrairement aux idées reçues, 22% des Français les plus impliqués socialement au sein d’une association ou dans un mandat électif sont les 75 ans et plus. Ces derniers s’investissent aussi fréquemment pour aider leurs proches en situation de dépendance (enquête du Club Landoy de juillet 2019).

 

Les seniors s’engagent, donnent d’eux-mêmes et transmettent autour d’eux une expérience précieuse dont la société aurait tort de se priver à l’image de Marie-Thérèse, une octogénaire qui n’a pas fini de partager ! 

 

 

Si la loi sur l’autonomie tarde, l’économie, plus pragmatique, s’est déjà adaptée. Le marché des seniors aiguise les appétits et stimule la créativité. Le coût financier du vieillissement est certes important, mais est aussi source de richesses : besoins d’emplois dans les Ehpad (Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), innovations technologiques, émergence de nouveaux métiers dans le cadre de la « silver économie* ».

* La « silver économie » (de « silver » : argenté) désigne le marché en lien avec les besoins et les activités des seniors.

 

 

Comme pendant la canicule en 2003, les personnes âgées ont été les principales victimes de la pandémie de Covid-19, bien que tous les groupes d’âge soient exposés au risque de contracter le virus.

 

 

 

 

Sur le plan physique d’abord, puisque 75 % des victimes du nouveau coronavirus en France ont 75 ans et plus (chiffres du 1er mars au 15 novembre 2020).

Sur le plan psychologique ensuite, les mesures d’éloignement prises lors du premier confinement, notamment la fermeture des Ehpad, ayant augmenté leur sentiment général d’isolement

 

 

 

 

 

 

 

La crise sanitaire a montré la nécessité d’abonder les financements dédiés à un meilleur accompagnement et une meilleure prise en charge des personnes, que ce soit à leur domicile ou en établissement. L’enjeu est donc désormais non seulement de réparer les conséquences de la crise sanitaire mais aussi de préparer l’avenir pour que cette situation ne se reproduise pas telle quelle. 

 

Pour en savoir plus sur l'Ehpad du futur

 

 

 

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| Le grand témoin : Pierre Perret

 

Toujours vaillant à 86 ans, il a été très actif pendant le confinement avec un titre, « Les Confinis », à plus de 3 millions de vues sur internet. Il nous dévoile son prochain titre sur la vieillesse et regrette le manque de considération de la société envers les personnes âgées.
Sa tournée « Mes adieux provisoires », doit débuter Salle Pleyel, à Paris, les 6 et 7 mars prochains.

 

 

 

 

Si un jour je me sens ramolli des canes, je partirai sur la pointe des pieds.

 

Voir l'interview
(Cette interview a été réalisée à distance pendant le confinement.)

 

 

 

| En action !

 

Gérer la question de la dépendance, c’est créer davantage de structures d’accueil et de soins, mettre en œuvre de nouvelles solutions pour permettre aux seniors de vivre chez eux le plus longtemps possible, réorganiser de fond en comble et coordonner les dispositifs d’accompagnement.

Les principaux acteurs du secteur - Agences régionales de santé (ARS), collectivités territoriales, caisses de retraite et de prévoyance, organismes d’aide à la personne – s’unissent pour relever le défi du grand âge et de la dépendance, avec comme objectifs l’autonomie et l’intégration sociale des seniors. La Caisse des Dépôts intervient à leurs côtés dans les domaines du logement, de la mobilité ou de la santé pour donner à chacun l’accès à des solutions d’accompagnement de qualité sur l’ensemble du territoire. Il s’agit d’une des priorités du plan de relance du Groupe.

 

DES SOLUTIONS D'ACCOMPAGNEMENT SUR TOUT LE TERRITOIRE

 

 

À travers un soutien financier...

La Direction des retraites et de la solidarité de la Caisse des Dépôts gère la retraite d'1 Français sur 5

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle gère notamment les Fonds d’action sociale de la CNRACL (caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales) et de l’Ircantec (institut de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’Etat et des collectivités) qui attribuent des aides aux pensionnés : aides financières, aide-ménagère, amélioration de l’habitat, frais de santé...

 

Pour faciliter les démarches de demande de réversion, la Caisse des Dépôts, en partenariat avec le Service des retraites de l’Etat, ont créé un service en ligne : Demander ma réversion. Simple, pratique et sécurisé, ce service permet de déposer sa demande en une seule fois auprès de tous les régimes de retraite susceptibles d’attribuer une réversion.

 

 

 

 

 

 

 

 

À travers des solutions de logement adaptées 

 

87% des Français de 60 ans et plus préféreraient continuer à vivre chez eux s'ils restent autonomes (sondage BVA pour Primonial Reim en 2018)

 

Dès qu’on approche de la « zone critique » des 70 ans se pose nécessairement la question du logement. Ehpad* mieux adaptés, dispositifs « hors les murs », résidences qui favorisent l’autonomie des seniors : autant de solutions innovantes soutenues par la Caisse des Dépôts. A travers ses filiales, telles que Icade Santé ou CDC Habitat, le Groupe finance la construction de structures publiques et de logements adaptés au degré d’autonomie de la personne.

*Collectifs et médicalisés, ils s’adressent aux personnes à partir de 60 ans qui ont besoin d’aide et de soins au quotidien. 

 

Zoom sur... Une résidence intergénérationnelle

 

Pour préserver l’autonomie des seniors le plus longtemps possible et lutter contre leur solitude, pas de secret ! Les nouvelles formes d’habitat qui se développent sont conçues pour prendre en compte les besoins des personnes âgées, la convivialité en prime.

Comprenant des logements à la fois pour les seniors, les jeunes actifs et les familles, elles favorisent la convivialité et le lien social. Nous sommes allés constater dans la résidence des Closbilles à Cergy (95) la bonne ambiance qui règne sur place. Réalisée par CDC Habitat et livrée en 2016, elle compte 80 logements, dont 31 spécifiquement conçus pour les personnes âgées.

 

 

 

En 2045, les besoins de places en Ehpad vont passer de 600 000 à 900 000 (INSEE)

Les questions du grand âge et de la dépendance font partie des priorités du plan de relance de la Caisse des Dépôts, qui prévoit d’ailleurs la création de 15 000 nouvelles places en Ehpad dans les deux années à venir.

 

 

Crédit © J-M Pettina / Caisse des Dépôts

Résidence AREPA à Saint-Sorlin-en-Valloire (Drôme)

Crédit © J-M Pettina / Caisse des Dépôts

Ehpad à Ormesson-sur-Marne (Val-de-Marne)

 

 

Les longs délais de transmission des informations depuis ou vers les Ehpad pendant la crise du Covid-19 ont mis en avant le besoin de repenser le processus de circulation de l’information. D’où l’intérêt d’un projet tel que la future plateforme gérontologique protéiforme à Villiers-le-Bel (95).

Ce bâtiment sera dédié à la prise en charge des personnes âgées dépendantes mais aussi autonomes. La Caisse des Dépôts, à travers ses filiales immobilières Icade et CDC Habitat, soutient la création de ce lieu qui regroupera un Ehpad de 110 lits avec deux unités spécifiques (maladies du type Alzheimer et accompagnement de fin de vie) ; une unité d’hébergement transitoire entre l’hôpital et le retour à domicile ; un accueil de jour pour les personnes atteintes de troubles de la mémoire modérés avec un accueil « de répit » pour leurs aidants ; un service polyvalent d’aide et de soins à domicile. Il ouvrira ses portes en 2022.

 

 

 

 

 

Depuis septembre 2020, la Caisse des Dépôts est le seul membre fondateur et administrateur de droit d’Arpavie, premier gestionnaire associatif de 124 établissements (soit 78 résidences-autonomie et 46 Ephad) pour personnes âgées en France. Son ambition est de consolider les acteurs majeurs du monde associatif (dont Adef et de Partage & Vie) pour constituer le gros opérateur associatif qui manque au secteur privé non lucratif en vue de développer une offre plus professionnalisée.

Lire le reportage dans notre magazine CDScope

 

 

 

 

 

 

À travers des innovations technologiques...

 

Seuls 6% des logements sont adaptés à la perte progressive d’autonomie (Rapport au ministère du logement- novembre 2013)

 

 

Le Groupe La Poste met l’enjeu sociétal du vieillissement au cœur de son plan stratégique. Parmi les services mis en place depuis plusieurs années, son offre « Veiller sur mes Parents » rencontre un franc succès.

Pour continuer à vivre chez soi, l’équipement du domicile est indispensable pour être autonome et en sécurité au quotidien. La Caisse des dépôts, devenue actionnaire principale de SeniorAdom, soutient le développement de cette entreprise spécialisée dans les dispositifs de téléassistance au domicile des personnes âgées. 

La DRS enrichit le portail Open data de la Caisse des Dépôts avec des données relatives au vieillissement, qui pourraient, par exemple, aider un élu local à améliorer le dimensionnement et l’organisation des aides à domicile pour des personnes âgées en perte d’autonomie, afin de retarder autant que possible leur départ en Ehpad.  

La Caisse des Dépôts étudie la création d’une plateforme numérique nationale de services, de soins et d’aide à la personne qui regrouperait l’ensemble des offres aux seniors sur le territoire.  

 

 

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