cicéron
c'est poincarré
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Les outils de planification réglementaire en vigueur – SCOT et PLU - sont-ils les bons outil pour inscrire un territoire dans les transitions ? En l’état actuel des choses, il faut bien reconnaître que non, ou alors très partiellement et imparfaitement.
La première est que ces outils ne sont que les héritiers modernisés de ceux instaurés par la loi d’orientation foncière de 1967 (Schémas Directeurs et POS). Des outils qui ont été maintes fois prétendument transfigurés alors qu’ils n’ont été – en pratique – qu’adaptés.
La révolution promise par les lois SRU (Solidarité et renouvellement urbain) et UH (Urbanisme et habitat), celle du projet, n’a pas eu lieu, notamment parce que comme les projets d’aménagement et de développement durables ne sont pas opposables aux tiers, les élus évitent d’exprimer une vision et des orientations qui pourraient se révéler inutilement impopulaires. Et de ce fait, l’élaboration ou la révision des documents d’urbanisme demeure un exercice malthusien de réponse à la seule question que se posent les habitants en l’absence de vision collective : « vais-je pouvoir construire ? ».
Trois autres raisons majeures entravent le déploiement des politiques de transition dans les documents d’urbanisme réglementaire.
D’abord le fait que les politiques de transition concernent des périmètres souvent plus larges que ceux des documents d’urbanisme, ce qui rend difficile leur caractérisation locale et implique un investissement en ingénierie que les collectivités ont du mal à consentir.
Ensuite, parce que le portage politique des procédures d’élaboration et de révision des documents d’urbanisme réglementaire est assuré par les intercommunalités, des exécutifs qui ne sont pas élus au suffrage universel direct, et qui ne parviennent que très rarement à proposer un autre horizon commun que la somme des projets des maires (élus, eux).
Enfin, parce que les incohérences de périmètres, dont les fréquentes superposition de périmètres de SCOT et de PLU, posent de nombreuses questions d’application du principe de subsidiarité, et qu’à trop hésiter sur la question de quel document doit contenir les dispositions relatives aux transitions, on aboutit fréquemment à ce qu’aucun des deux ne les intègre.
Du reste, ne faut-il pas voir dans le développement des très (trop ?) nombreux « Plans et programmes » (mobilités, gestion de la ressource, climat-énergies, etc.), l’incapacité des documents d’urbanisme réglementaire à traduire les objectifs des territoires en matière de transitions ?
Face à ce constat, l’Etat doit porter des évolutions réglementaires majeures :